Danse

peur et nouveautés

Je marchai vers ma maison et repensai à ce garçon, sans prénom d'ailleurs, qui m'avais aborder si naturellement même après que je lui ai crié dessus à l'arrêt de bus. Pas après pas, je respire profondément en réalisant que j'avais à peine mangé aujourd'hui, quelque fruits ce matin et c'était tout. J'arrivai dans le stationnement de ma maison et je m'apprêtai à agripper la poignée de la porte mais ma main se déposa sur une texture de plastique. Je remarquai alors le sac accrochée à la poignée et je me rappellai que Tae venait toujours me déposer un repas à la fin de mes heures de travail du samedi. Il m'avait expliquer qu'il faisait ça car je rentre tard le samedi et qu'il s'inquiétait du fait que je sois trop épuisé pour me faire à manger.

Je pris le sac et rentrai dans la maison, prêt à dévorer ce que Tae m'avais acheter, sachant qu'il prenait toujours mes plats préférés. Mon père était dans la cuisine, dos à moi, mais je savais que quelque chose clochait. Il tanguait de droite à gauche et je vis alors sa tête pencher vers l'arrière et la bouteille d'alcool qu'il était en train de finir. Je baissai le regard et fis mine de n'avoir rien vu.

-Bonjour. dis-je à voix basse

-eeh t'es là? Déjà? Il est quel heure? Il est tôt t'es supposé être à l'école.

-Il est 23h, papa.

-ah merde désolé je m'suis trompé c'est bizarre sinon ton...ta...ton école ça va?

-oui. répondis-je, souhaitant coupé court à cette conversation.

-bien.

Il se stoppa, l'air perdu, et s'assit sur un tabouret du comptoir. Il fixa le vide pendant que je me dirigeais vers ma chambre, lorsqu'il me stoppa.

-Attend je voulais te dire un truc. Je me tournai vers lui et vis ses pupille tremblante dû à l'alcool et son effet.

-Quoi?

-Je me cherche un emploi proche dans...dans une usine. Je suis vraiment déterminé cette fois-ci et le poste que je veux m'a l'air intéressant.

-Ah d'accord c'est bon à savoir.

-mh ouais

-Bonne soirée.

-mh

Je me rendis dans ma chambre en silence. C'était toujours la même chose, il va mal et puis il veut se reprendre en main sans même s'être débarrassé de son problème d'alcool, alors les fois qu'il se fait engager par une compagnie, il perdait son emploi rapidement. Ce cercle vicieux dure depuis 2 ans maintenant. J'ai de beau souvenir des années qui précèdent cette chute dans l'alcoolisme. Mon père nous amenait à des fêtes organisées par la ville où il y avait des manèges et des stands de nourriture. On faisait beaucoup d'activités, comme du patinage l'hiver et des sorties en bicyclette l'été. Le plus beau jour de ma vie est lorsque l'on a, lui et moi, fait une heure de bicyclette à travers la ville. J'étais épuisé mais il m'avait encouragé à continuer et à briser mes barrières. Aujourd'hui, c'est lui qui mettait en place des barrières entre nous.

-

Assis dans le fond de l'amphithéâtre, je scrutais les visages remplis de fatigue des étudiants devant moi. Ce n'était pas rare qu'un étudiant avait un ou même deux boulot pour payer les frais de scolarités tout en étant aux études, ce qui était un réel enfer. Je le vivais. J'avais besoin de m'échapper de cette routine qui me grugeait l'intérieur. J'avais désespérément envie de rejoindre cette troupe de danse.

Lorsque le professeur annonça la fin du cours, je me dirigeai vers la salle de danse. Je savais précisément où celle-ci se situait puisque je la croisais régulièrement pour aller à mes cours et je la remarquais à chaque fois. Cette fois-ci j'y allais pour espionner les gens à l'intérieur et peut-être même aller les voir, si le courage me venait. J'étais maintenant debout devant elle. une simple porte grise qui me séparait d'une salle où mes plus grandes envies deviendraient réalité. Je me penchai pour écouter et savoir si des personnes s'y trouvaient. J'entendais des voix, des souffles et des bruits que je présumais être les pas des danseurs. J'attendis là, débattant entre cogner à la porte ou m'enfuir, mais cette foutu porte avais déjà des plans puisqu'elle s'ouvrît violemment sur mon front et me fis tomber au sol vers l'arrière.