Je ne sais vraiment pas comment elle fait pour dormir si paisiblement avec ses cheveux sur le visage, elle arrive à respirer correctement ? C'est déjà un exploit, je trouve, qu'elle arrive a dormir sur le canapé, qu'elle y soit toujours assoupie même alors que je pensais faire du bruit. Je la regarde un instant, elle parait tellement paisible quand elle dort. J'hésite un instant, tendant la main vers elle pour écarter ses quelques mèches barrant son visage mais je m'abstiens, si elle dort ici c'est qu'elle est plus que fatiguée, j'aurais dû m'en rendre compte ce matin. Je ne veux pas la déranger et vais directement dans son bureau pour ranger sa robe.Je bouge légèrement la souris de son ordinateur pour vérifier qu'il est éteint. Il ne l'est pas. J'hésite à entrer le mot de passe, je me demande sur quoi elle travaille en ce moment mais je me retiens, éteignant juste l'ordinateur avant de sortir de la pièce pour retrouver Francesca toujours endormie sur le canapé. Elle a changé de position, maintenant elle a la tête tournée de l'autre côté, ses cheveux ne tombent plus sur son visage mais juste sur ses épaules, s'y déposant aussi délicatement que la couverture recouvrant ses jambes.
Elle doit être si fatiguée pour dormir de la sorte. Je remonte un peu sa couverture, la couvrant jusqu'à la poitrine en faisant attention à ne pas la réveiller. Elle ne bouge même pas et un léger soupir m'échappe, j'ose passer ma main sur ses cheveux, touchant leur douceur. Mais dès l'instant où elle bouge la tête je m'éloigne, elle ne fait pas le moindre bruit.
J'hésite à la réveiller pour qu'elle mange quelque chose mais elle semble si profondément endormie que je n'ose pas, je ne veux pas l'empêcher de se reposer. Je crois que je ne l'ai jamais vraiment vu prendre un jour de repos, elle a tout le temps la tête dans ses emails, dans ses projets, sans cesse à chercher des solutions pour des projets invraisemblables pour des clients parfois peu agréables. Les seuls jours où elle ne travaille pas, j'espère, sont ceux qu'elle passe chez ses parents, chez sa mère, loin d'ici. Loin de moi.
Plus je la regarde de la sorte, plus je me souviens de la première fois que je l'ai vu, les bras chargés de lourds sacs de courses, les cheveux et les vêtements plaqués contre elle, trempés par la violente pluie mais surtout son sourire aussi brillant qu'un soleil d'été. Un si beau tableau que je ne vois presque plus. A chaque fois que ses yeux croisent les miens, son sourire est si faible, si petit, elle détourne les yeux si vite comme si elle refusait que j'y regarde, que j'y aperçoive quelque chose. Pire encore ce matin. Pire encore parce que je suis incapable de me souvenir de la veille, incapable de savoir pourquoi je me suis réveillé seul, sans la douce odeur de son shampoing dans les draps. Sans elle.
Il se fait tard, la journée à été longue. Alors que je me prépare à me coucher, vérifiant que la porte d'entrer est bien fermée, tout comme les fenêtres, je remarque que Francesca n'a toujours pas bouger, elle a juste la couverture montée plus haut, jusqu'à son cou, se réchauffant du mieux qu'elle peut avec une légère moue. Elle est mignonne comme ça.
Je passe d'abord un bras dans son dos, la tirant doucement vers moi alors qu'elle grommelle légèrement, dérangée avant de se laisser faire, sa tête tombant directement sur mon épaule quand je me penche pour passer mon autre bras sous ses genoux. Avec le plus de délicatesse possible, je la soulève du canapé pour la transporter jusqu'à la chambre. Quand je la dépose sur le lit, je sens sa main essayer de me rattraper, comme si elle se sentait tomber.
— Je suis là. je murmure doucement, lui attrapant la main pour lui faire lâcher sa prise.
Elle se laisse faire, me laissant l'allonger dans le lit. Je me redresse pour chercher son pyjama.

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Hard to Love
Romance"Aimer est plus douloureux qu'une chute. Non ce n'est pas beau, non ce n'est pas rempli de couleur et de joie, de lumière et de chaleur. L'amour c'est froid, solitaire, gris, ça fait peur, ça fait mal, tout l'inverse de ce qu'on m'a toujours fait cr...