CHRONIQUES DE DEMAIN - Nouvelle

Chapitre 3

2 jours plus tard.

22h36

Lorsque Pauline m'a dit qu'elle voulait me parler, j'ai tout de suite acquiescé et deux jours plus tard, nous voilà dans mon appartement, dans mon salon, décoré de tous les côtés de guirlandes de lumière, de lampes et de bougies. J'avais mis des couvertures et des coussins sur mon canapé, et sur ma table basse, des boîtes de gâteaux, paquets de chips, bol de popcorns, boites de bonbons, boissons gazeuses ou pas, boites de sushis entrouvertes.
Nous regardions un film, emmitouflés dans nos couvertures, entre bougies parfumées à la vanille et collation.
Elle ne se sentait pas très bien, donc j'ai pris mes précautions et fait ce que les américains appellent « girl's night » une sorte de soirée entre meilleures amies cocooning, avec un film et à manger.
Elle m'avait raconté pourquoi, deux jours auparavant, elle était dans cet état-là.
Il faut savoir que sa mère, lorsque Pauline avait 7 ans, la séquestrait pendant 11 ans au Québec, là où nous nous sommes rencontrés.
Avant ce drame, originaire de Barcelone, elle habitait à *** avec une garde alternée avec ses deux parents. Son père, Guillaume, était adorable et faisait tout pour elle, elle était ce qu'on appelle « une fille à papa » sa mère, lorsqu'elle avait entendu Pauline dire qu'elle préférait son père, folle de rage, à immédiatement porter des accusations insensées à l'égard de Guillaume afin de le faire tomber et s'est réfugiés au Canada.
Pauline n'eut plus de contact avec son papa, même avec les nombreuses supplicions, menant finalement à rien.
Toutefois, du côté de son père, il avait essayé, réessayé, encore et encore sans répit.
C'est alors, qu'à son anniversaire de ses 18 ans, elle prit ses affaires et ne revint plus jamais et coupa tous les ponts avec sa mère, elle ne voulait plus en entendre parler et partis rencontrer son père.
Cependant, il y a deux jours, elle apprit que sa mère était gravement malade, atteinte d'un cancer du cerveau.
La culpabilité s'installa dans le cœur de Pauline, 10 ans qu'elle n'avait pas vu sa mère, 10 ans qu'elle avait coupé tous les ponts, 10 ans qu'elle avait fait, finalement, sa plus belle décision, et deux jours qu'elle sut que sa mère était malade.
Bref, ce soir, c'était « girl's night », pas question de parler de sujets qui font mal.
-« Merci beaucoup, Ly. » Elle tourna sa tête vers moi, les yeux profonds. Assise contre le dossier du canapé, les jambes repliées, une couverture l'enveloppant et un bol de popcorn dans ses mains.
-« C'est normal, ne t'inquiète pas. » Lui répondis-je, devinant un sourire se dessiner sur mes lèvres.