✦ 𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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12 ans plus tôt...

The Hamptons, NY.
Carlton

J'étais assis au bord de la crique, isolé de chez moi, tandis que la nuit tombait. La lumière de la lune se reflétait sur les vagues, ce qui les faisait scintiller.

J'essayais d'étouffer mes sanglots pour ne pas me faire entendre même si j'étais seul. Une énième dispute avait éclaté entre mon père et ma mère, car le traitement de ma mère lui coutait "trop cher".

Mais quand il s'agissait de s'acheter une autre voiture, l'argent n'avait plus d'importance.

C'était devenu une habitude de venir me réfugier ici lorsque je sentais que mon cœur allait exploser. Il n'y avait ni de cri ni d'insultes raisonnants dans la maison.

Pourtant, j'étais content de venir ici chaque été, mais finalement, je regrettais d'avoir accepté d'y aller. Finalement, peut-être que partir en summer camp était une meilleure idée.

— J'arrive dans cinq secondes maman ! cria une voix aiguë.

Je tournai ma tête brusquement et vis une personne se tenant à quelques mètres de moi. Elle était agenouillée et semblait ramasser des coquillages.

Je la regardai attentivement, essayant de faire aucun bruit pour qu'elle ne me remarque pas. Elle chantonnait puis se tourna dans ma direction et s'arrêta net en me voyant.

Je ne voyais pas à quoi elle ressemblait, mais la longueur de ses cheveux m'indiquait qu'il s'agissait d'une fille.

— Tu es seul ? m'interrogea la fille.

— Oui, répondis-je.

Elle se tenait toujours debout devant moi, sans dire un mot. Elle portait une robe, qui virevoltait à cause du vent.

— Je peux m'asseoir à côté de toi ? demanda-t-elle.

— Si tu veux, dis-je.

Elle s'avança vers moi puis me tandis ses coquillages. Je les récupérais tandis qu'elle s'asseyait à côté de moi.

— Merci, me dit-elle en les récupérant.

Un silence s'installa entre nous. Le seul bruit était le son des vagues s'écrasant sur la plage ainsi que le bruit des mouettes.

Je tournai ma tête pour la regarder, mais elle regardait déjà l'horizon.

— Pourquoi est-ce-que tu viens ici ?

Sa question me prit au dépourvu, mais mon cœur me disait que je pouvais lui faire confiance. Je lui expliquai alors la dispute de mes parents qui était la raison de pourquoi j'étais ici.

Elle m'écoutait attentivement, sans m'interrompre ni me juger. Lorsque j'eus fini de parler, elle posa sa main sur la mienne d'un geste réconfortant.

— Tu n'es pas seul, dit-elle, sans rien ajouter.

Nous étions désormais face à face, bien que la nuit m'empêchait de voir son visage.

— Ma chérie, remontes, il est tard ! appela une voix, brisant le silence.

Elle enleva sa main de la mienne rapidement, mais je la vis hésiter un instant. Elle se leva et jeta un regard vers moi, semblant regretter de devoir partir.

Elle se retourna une dernière fois.

— À bientôt, murmura-t-elle finalement, avant de se retourner et de partir.

Je la regardai s'éloigner dans l'obscurité, une pointe de regret mêlé à une lueur d'espoir dans mon cœur.

Puis, une fois qu'elle eut disparu de mon champ de vison, je décidai de rentrer à mon tour. Je me levai puis me rendu compte que ses coquillages étaient toujours là.

Elle les a oubliés.

Je ramassai alors le plus gros d'entre eux et courrait dans la direction dans laquelle elle était partie, mais il n'y avait plus aucun signe d'elle.

Un soupir de déception s'échappa de mes lèvres alors que je reprenais mon souffle. Je regardai le coquillage puis le serra dans ma main, me promettant de le garder en sécurité jusqu'au jour où je la reverrai.

HAMPTONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant