Private security T.2 [En Auto-édition avec BOD]

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< Iris >

Actuellement à la WBE, mes doigts foulent lentement le clavier, avec une assurance nouvelle. Je suis en train de peaufiner mon roman. Cette fois, j'ai confiance en moi. Je sais que ça peut marcher. Narrer l'histoire de ma vie, avec les rebondissements qu'il y a eu ces derniers temps, remplit mon roman de charge émotionnelle. Je me suis servi de tous ces éléments pour romancer mon livre. Et tout le monde sait que les histoires de bodyguard fonctionnent toujours très bien dans les romans. Seulement, ma vie n'est pas un livre et la fin n'est pas aussi heureuse dans la réalité.

Mes locaux sont encore récents, mon équipe petite, mes compétences novices. Mais cet empire va grandir. Je vais tout faire pour. Et c'est avec cette motivation que je tape mes derniers mots. Les plus importants. Les plus concrétisant. Ceux que j'attendais après tant de correction, d'aménagement et travail.

THE END.

J'ai passé des journées et des nuits entières à retravailler ma plume, les personnages, les rebondissements, à mélanger l'action et la romance, à combiner la réalité et la fiction. Je sais qu'Oliver aurait eu un sourire en coin si ça avait été à lui que j'aurais annoncé la nouvelle. Il m'a soutenu et encouragé pour en arriver à ce moment précis. Mais dans ma réalité, il n'y a pas ce regard bleu azur qui m'a tant chamboulé pour me féliciter.

Je m'affale dans mon fauteuil, les jambes étendues, en faisant craquer mes doigts. Je fixe ces deux petits mots, le sourire aux lèvres. J'ai réussi. J'ai fini mon premier roman. La satisfaction de ce moment me fait planer, si bien que je n'entends pas le téléphone de mon bureau sonné. Après quelques tonalités, je décroche.

— Oui Sallie ?

— Ton rendez-vous de 14 heures est arrivé.

Je regarde l'heure.

13 h 58.

Absorbée par ma dernière session d'écriture, je n'ai pas vu l'heure tourner. Rapidement, je me mets en condition. C'est un rendez-vous important, à ne surtout pas manquer. C'est un collaborateur avec qui le partenariat pourrait nettement développer ma popularité.

— Fais-le patienter en salle de réunion s'il te plaît et prévient Mark.

— Très bien.

Mark Everson est mon commercial. Il s'occupe de l'aspect financier de ma société. Il gère les rentes et les sorties. Il veille à son équilibre. Il est jeune, mais il est aussi très doué. Imposant, avec du caractère et les idées bien claires. Il me sera utile pour attirer ce collaborateur à la Withers Books Edition.

Je sors de mon bureau, stressée. Allez, Iris, respire. Ce n'est pas le moment de te louper. Dans le couloir, je croise le regard de Sallie. Bien plus qu'une secrétaire, elle est devenue une amie. Elle m'adresse un hochement de tête en guise d'encouragement. Mon regard dévie vers Mark qui se tient près de la salle de réunion, le regard rivé vers l'accueil. Il sourit. Pourtant, mon collègue est d'un naturel froid et renfermé. Il ne sourit jamais. Est-ce que Sallie lui plaît ? Je lui adresse un clin d'œil et comme si elle en comprenait immédiatement la signification, elle baisse la tête sur son ordinateur.

Mon collègue, un grand brun à lunettes, m'attend, dossier sous le coude, dans sa chemise bleu ciel. Je le rejoins en prenant une grande inspiration, puis resserre la pochette entre mes doigts.

— Tu es prêt ?

Ici, on se tutoie tous. J'aspire à instaurer une ambiance familiale et détendue, qui permet à tout le monde de travailler dans de bonnes conditions.

— Et toi, tu es prête ?

Pour seule réponse, je plaque un sourire sur mon visage et ouvre la porte. Mark me suit à l'intérieur où attend déjà l'homme.