Destroyed (Sirius Black)

Chapitre 3

Poudlard avait quelque peu changé depuis que la guerre avait éclaté entre Dumbledore et Voldemort.

Enora avança dans les couloirs, en direction de la salle commune des Serpentards, seule. Ils venaient déjà de placer les quelques premières années - ils n'étaient qu'une petite dizaine, au grand étonnement de tous - dans leur toute nouvelle maison, et pris leur souper. Dans chaque maison, excepté celle d'Enora, il y avait des gros espaces vides dans les tables. Nombreux n'étaient pas venu à Poudlard cette année.

Et ce fut la première fois que les Serpentards furent autant. Du moins qu'ils furent plus nombreux que les autres maisons. Et sans grand étonnement, ça leur value encore plus de mépris de la part des autres élèves. 

Les règles avaient beaucoup changé, depuis l'année précédente. Le couvre-feu avait été décalé deux heures plus tôt. Les élèves devaient tous partir en même temps et suivre leur préfet afin que celui-ci les compte à l'entrée de leur salle commune. Personne ne pouvait sortir durant la nuit et les trajets dans les couloirs étaient tous contrôlés par Rusard et Miss Teigne. Même les fantômes de Poudlard servaient désormais de garde, pour surveiller les élèves. 

Alors que la jeune fille arrivait au niveau des sous-sols, loin derrière le reste des élèves de sa maison, là où se trouvait la salle commune, elle entendit son prénom résonner derrière elle. Aussitôt, elle se retourna et découvrit son professeur de potion,  Horace Slughorn, qui était également le directeur de sa maison.

— Professeur ?

— Miss Davis, le professeur Dumbledore aimerait vous voir dans son bureau.

— Maintenant ? demanda-t-elle, surprise.

Le professeur acquiesça alors Enora fit demi-tour, contrainte de ne pas rejoindre sa chambre tout de suite. Elle remonta les marches qu'elle venait de descendre, lentement. Dumbledore la convoquait, enfin. Il l'avait demandé d'urgence de revenir à l'école, plutôt que de rester chez elle, en sécurité, sans préciser pour autant la raison de cette demande. Elle allait enfin savoir ce qu'il lui voulait. 

Elle se rendit compte, soudain, qu'elle avait peur de ce qu'il pouvait lui dire. Lui demander. Dumbledore pouvait lui demander n'importe quoi, elle n'était pas vraiment en mesure de refuser. Parce que, dans n'importe quel cas, il trouverait les mots juste pour la pousser à faire ce qu'il demande. 

— Que faites-vous dans les couloirs ?

Elle sursauta et découvrit Rusard, qui l'observait d'un mauvais œil. Dans l'obscurité du couloir, il lui était dur de distingué nettement ses traits, mais Enora connaissait le concierge depuis tellement longtemps qu'il ne lui était pas compliqué de les imaginer dans sa tête. 

— Dumbledore me demande dans son bureau.

— Preuve.

— Pardon.

— Si vous voulez que je vous laisse passer, il me faudra une preuve.

Elle cligna des yeux quelques fois, muette. Puis elle plissa les yeux.

— Que voulez-vous que j'ai comme preuve ? Il me demande dans son bureau, c'est tout. Si vous ne me croyez pas, vous n'avez qu'à m'accompagner. 

— C'est ce que je vais faire.

Soudain, il s'approcha vivement d'elle, et lui attrapa le col de sa robe de sorcière, comme s'il redoutait que la jeune fille s'en aille en courant. Elle écarquilla les yeux, mais ne dit rien, de peur que le concierge ne l'étrangle. Tous deux montèrent les escaliers jusqu'au bureau du directeur. Il siffla le mot de passe sans qu'Enora ne le comprenne, puis, lorsque le chemin se créa devant leurs yeux, Rusard poussa violemment Enora en avant.