Se dire les choses

Partie 1

Note : Cette première partie se situe juste à la fin de l'épisode La Forêt Rouge de la saison 6. Juste une petite histoire qui pourrait expliquer le changement d'ambiance entre la saison 6 et la saison 7.

***

Florence regarda la voiture de Pascal quitter le parking du commissariat et ne put s'empêcher de sourire. Il l'avait appelée alors qu'il était encore à quelques mètres d'elle. Même s'il avait raccroché sans rien lui dire au final, il avait eu besoin de lui parler à peine quelques minutes après l'avoir quittée.

Elle ne mit pas longtemps à comprendre que ce n'était pas pour lui parler du travail qu'il avait appelé. Il ne restait alors plus qu'une seule option : eux. Et après le moment qu'ils avaient passé dans la cuisine, elle était certaine de ne pas se tromper.

Florence se dirigea à son tour vers sa voiture. Deux options se présentaient à elle : elle pouvait choisir d'ignorer cette conversation manquée, la classer comme une nouvelle de leurs péripéties, et rentrer chez elle, ou alors elle pouvait aller retrouver Pascal et lui demander la raison de son appel. La première option revenait à rester au statu quo actuel, la seconde à prendre un risque.

Elle n'était pas une personne à prendre des risques, pas dans ses relations personnelles. Et aller voir Pascal et lui parler, reprendre leur conversation là où ils l'avaient interrompue, signifiait risquer de voir leur relation changer. Elle ne savait pas si elle était prête pour cela.

Dans le même temps, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il voulait lui dire. Et pourquoi il avait finalement renoncé en entendant sa voix.

Florence mit le contact et démarra, toujours incertaine quant à la direction qu'elle allait prendre.

***

Au volant de sa propre voiture, Pascal se maudissait. Il avait été lâche. Il avait pu dire ce qu'il avait sur le cœur une fois, mais dès l'instant où il avait entendu la voix de Florence, il n'avait pas pu le répéter. Les mots étaient restés bloqués dans sa gorge.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit la major qui réponde au portable de Florence ? Et pourquoi n'avait-il pas attendu d'entendre le sonde sa voix pour déballer ce qu'il ressentait ? Mais surtout pourquoi n'avait-il pas eu le courage de lui parler en face quelques minutes plus tôt ?

La réponse à cette dernière question était claire : il n'avait pas eu le courage d'affronter son rejet en face et en public. Une ironie quant on pensait qu'il avait déjà reproché à Florence de ne pas avoir le courage d'affronter ses peurs. Mais voilà, même s'il pensait, s'il espérait, que la possibilité d'un rejet de la part de Florence était infime, il n'avait pu se résoudre à lui parler les yeux dans les yeux.

D'où ce maudit coup de fil.

Pascal maugréait toujours contre lui-même quand il se gara devant chez lui. Il n'avait aucune envie de rester ici et de tourner en rond à penser et repenser à ce qu'il aurait pu et dû faire. Un tour en moto lui ferait certainement du bien et lui permettrait de se vider l'esprit.