Chapitre 3 - Se faire confiance

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- Euh, d'accord. Pardon, je vais y aller ...

Elle lui sourit timidement. Elle était injuste envers lui, mais elle avait besoin de s'échapper de lui. Elle savait qu'il était avec sa Sarah, et ça l'agaçait tellement. Non en réalité, ça lui faisait mal. Elle crevait de jalousie et elle détestait ça.

Pascal se dirigea vers la porte. Elle prit sur elle pour lui parler avant de s'effondrer.

- Vous étiez venu me dire quoi Pascal ?

- Rien, rien de spécial. Ça peut attendre. Je vous laisse tranquille. A tout à l'heure. Il partit un peu déçu, mais ce qu'il voulait lui dire ne sortait pas. Il était triste qu'elle le rejette, et qu'elle soit autant impactée par sa séparation avec Antoine. Il quitta l'appartement en fermant la porte.

Florence se retrouva seule. Et reprit son rangement. Il était midi passé, mais elle n'avait pas faim. Elle poursuivait sa tâche dans le silence. Les larmes qu'elle avait retenues face à Pascal ne demandait qu'à sortir. Tout en rangeant, elle les sentit couler le long de ses joues, en silence. Alors qu'elle essuyait ses joues, elle ne savait pas trop pourquoi elle pleurait. Se faire quitter par Antoine l'avait perturbée plus qu'elle ne le pensait. Elle s'en voulait. De l'avoir laissé sur le côté, de l'avoir traité injustement. « T'es là, mais t'es pas vraiment là ». Ses mots l'avaient perturbée. Au final, il avait eu raison de mettre de la distance, c'est ce qu'elle faisait depuis le début de leur relation avec lui.

Et il y avait Pascal. Cet homme qui pourrait la faire chavirer, en réalité qui la faisait déjà chavirer. Celui qu'elle repoussait depuis des années, qui avait toujours été là pour elle dans les moments compliqués. Celui qui en avait eu marre de l'attendre, et qui filait maintenant le parfait amour avec une jeune femme beaucoup trop belle pour qu'elle puisse rivaliser, et intelligente en plus.
Ses larmes reprirent le chemin de ses joues en pensant à Pascal. Elle avait eu une terrible envie de l'embrasser, mais elle ne pouvait pas. Elle s'en voulait de l'avoir rejeté, mais elle était incapable de s'imaginer dans une relation avec lui. Il était son adjoint. Elle était sa supérieure. Pourtant ... Elle repensa à son sourire ravageur, à son regard toujours si bienveillant envers elle, à son soutien, au fait que sa fille allait épouser son fils. Elle se sentit sourire sans se contrôler. Et à Sarah. Elle secoua la tête, termina ses cartons et regarda l'heure. Il fallait qu'elle reparte au commissariat.

Elle arriva au commissariat. Alors qu'elle se dirigeait pour aller prendre un café avec les collègues, elle s'aperçut que Pascal n'était pas arrivé. Nicky lui dit qu'elle ne l'avait pas vu depuis la fin de matinée quand il était parti la chercher. Elle trouva ça bizarre, même si inconsciemment ça l'arrangeait un peu. Elle était trop troublée par lui en ce moment.

- Il doit être avec sa catwoman commissaire avança la major. Elle est passée tout à l'heure.

Nicky et Jean-Paul échangèrent un regard en voyant la tête de Florence.

- Oui sans doute, de toute façon c'est plutôt calme, autant qu'il en profite répondit-elle

- Et vous Mme la commissaire, comment ça se passe les préparatifs du mariage avec Pascal ?

Elle redressa la tête brusquement.

- Enfin je veux dire de Jules avec la fille de Pascal se rattrapa Jean-Paul.

- Euh ça va, ça va, merci Jean-Paul. Ça avance doucement.

- Et votre Antoine Mme la commissaire, comment ca va ? ça fait longtemps qu'on l'a pas vu?

Florence hésita. Elle ne voulait pas mentir, surtout qu'ils finiraient par le savoir, mais elle n'avait pas envie d'en parler. Elle voulait que tout ça s'arrête.
La major la sauva sans le vouloir.

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