11: Le Serpent

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"Matthew..!"

J'émerge doucement de mon sommeil et me frotte les yeux encore brouillés de mes larmes de tout à l'heure.
Je reconnais la voix de William qui m'appelle derrière la porte.
Je me lève d'un bond et vient me coller au bois pour lui répondre.

"William, comme c'est bon de t'entendre !

-Comment est-ce que tu vas ?

-Bien, pour l'instant."

Il soupire et semble soulagé. C'est agréable d'avoir un ami qui s'inquiète pour moi.

"Le capitaine avait l'air contrarié quand il est sorti tout à l'heure, je me suis inquiété.

-Il ne m'a rien fait, mais il dit que je dois rester ici pour le moment.

-Oui...il a raison. Si les autres te voient ressortir entier ils vont penser que le capitaine s'est adoucit."

Je m'assois contre la porte et y repose ma tête. Je suis donc coincé ici pour une durée indéterminée ? Tout ça parce que j'ai voulu aider mon agresseur...je suis bien bête.

"Ne t'inquiètes pas Matthew, d'ici quelques jours on sera arrivés à Nassau et tu seras libre.

-Mon père ne paiera pas la rançon..."

Nous restons silencieux un moment, mais il est toujours là. J'entends sa respiration.

"Dit William, tu connais des hommes dont le nom commence par un B ou un M ?

-Il y en a beaucoup à bord, déjà il y a toi.

-Non pas moi, parmis les plus anciens."

Je l'entends gratter son début de barbe.

"Mh...il y a le vieux Bob, je ne vois que lui. Tu as découvert quelque cho-

-Hé toi là !"

J'entends des pas pressés et secs se diriger vers lui.

"Que manigances-tu devant la cabine du Capitaine ?

-Rien commandant, je ne faisais que passer."

Je reconnais la voix sévère et grinçante de Callum, le second du capitaine. Je me relève sans faire de bruit.

"Retourne sur ton perchoir matelot.

-Entendu."

Rien qu'au ton de sa voix cet homme me donne la chaire de poule. J'entends William s'éloigner, mais Callum reste ici.
Puis j'entends un tintement de clefs.
Bon sang, il ne va quand même pas entrer ?!
Pendant qu'il insère la clef dans la serrure je retourne vite me coucher dans le lit. Je décide de prétendre de dormir, face au mur.
Il entre prudemment, laissant la lumière aveuglante du soleil pénétrer les lieux.
Je ferme les yeux.
Il referme derrière lui et s'approche de moi, se glissant comme un serpent entre les affaires éparpillées du capitaine étalées au sol.
Il est tout près, je peux sentir sa présence dans mon dos.

Moussaillon [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant