Chapitre 3

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Nous marchons vers le centre-ville. Les rues sont légèrement éclairées et je sais qu'il est toujours étonné par les chemins dérobés que je lui montre. Pour ce soir, je lui fais découvrir le petit étang dont les bords sont pavés; c'est agréable cette nature.

Dany me prend la main et je ne refuse pas car je sais que ce contact nous fait du bien.

-Je ne voulais pas te blesser Vanessa

-Je suis plus forte que tu ne le penses

-Sérieux...j'ai des sentiments pour toi mais je vois que tu t'éloignes

-Tu as fait un choix et je le respecte. Pour toi, je joue l'enfant mais je ne suis pas juste le coup d'un soir.

-Oui, j'ai pensé ça au début de notre rencontre mais tu m'as pas donné plus.

-J'ai eu raison quand même...tu es retourné avec elle

-Je la connais depuis longtemps

-C'est ton premier amour je comprends

-Non mais...

Il ne finit pas cette phrase. J'ai raison, on se connait maintenant et je sais qu'il l'aime à cette instant. Précédemment, Jessica l'a quitté car il ne prend pas assez au sérieux leur histoire. Nous nous sommes rencontrées sur un site juste après sa séparation. Il voulait des plans culs, je voulais rencontrer des personnes. J'ai réussi à la faire plaider ma cause en grande partie.

Pour être honnête, le temps où nous étions un couple officiellement lui et moi, il m'appelait tous les soirs. Nous nous rejoignions souvent; surtout dans ce parc de Saint-Germain-en-Laye pour la vue magnifique sur La Défense et les endroits à l'écart des passants qui nous permettaient des moments charnelles.

En continuant notre balade dans ma ville, il a repéré un de ses coins discrets près de l'étang. Le bruit de l'eau est accompagné des feuilles mortes craquant sous nos pas. Nous rigolons de la situation:

-En vrai, Dany, il n'y a personne... asseyons nous là? je lui montre un joli banc peu éclairé.

-Je te suis, dit-il simplement

Sauf qu'il finit par passer devant moi, se retourne et me soulève soudainement pour faire passer mes jambes sur sa taille. J'arrive à m'accrocher à son cou et le fixe avec étonnement en attente de réponse :

-Tu es trop lente la bourgeoise, me crache t-il

-Qu'est-ce qui presse en vrai? Te rends tu compte que j'aurai pu avoir un mauvais réflexe? dis-je en ne croyant clairement pas à mes propos

- A d'autre...par contre, on dirait pas comme ça mais tu pèses

-Personne ne t'a forcé à me porter et, au passage, ça va tes mains sont au chaud?

-T'as les fesses plates.

-Ton sexe ne pense pas la même chose.

-Il est autonome, grand et indépendant... je ne le contrôle pas.

Il s'assoit sur le banc sans me lâcher et je sens une bosse qui essayent de transpercer les tissus de nos vêtements.

-Dany, lâche moi, je ne joue pas à ça avec toi, tu as Jess pour le reste.

-T'abuses, tu vas me laisser comme ça.

-Oooh que oui mon grand et comme tu es grand et autonome tu te débrouilles!! je lance mon pique en me dégageant doucement de sa prise. Pour info, ta crème te va toujours aussi bien.

Il ne peut pas s'empêcher de toucher son menton puis ses joues suite à ma remarque. Ce tic il l'a depuis que je le connais. Dés qu'il reçoit un compliment, il se perd dans son nombril. 

Nous passons quelques minutes voire un heure assis l'un contre l'autre. Les nuits se rafraichissent à cette période. Dany me sert si fort sans crier garde. A chaque fois que nous sommes ensemble il me fait ce câlin. Sa tête se loge dans ma nuque, ses lèvres sont posées sur ma clavicule, je sens ses mains me serrer fort comme si nous devons fusionner. A cet instant, je ressens chaque muscle de son corps, sa respiration profonde celle que l'homme fait pris de remord, de doute ou de chagrin. 

Pour être sincère avec moi-même, à ce moment, je n'ai pas de regret de ne pas tenter de le récupérer. J'aime cet homme d'une amitié unique mais il a choisi un chemin. Mes bras se ferme à peine sur lui mais je sais que je peux pas lui donner une étreinte à la même puissance que la sienne.

En plus, demain, je verrai David.

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