Une Photo Des Highlands

chapitre 2

Calum a réservé une jolie petite salle près des bureaux pour le repas dînatoire et l’annonce des participants du concours journalistique anglophone, qui, cette année, met à l’honneur le patrimoine historique. Évidemment, il a décidé de mettre en avant les Highlands, et il a bien raison.

Je m'arrête devant les toilettes à l'entrée pour enlever mon sac à main en cuir noir avant de me regarder dans le miroir. Mes grands yeux verts, parfaitement maquillés, reflètent la lumière, et je passe mes doigts dans mes longs cheveux roux, qui frôlent presque le bas de mon dos.

Pour une fois, j'ai enfin l'occasion de porter cette robe noire moulante à manches longues, ornée d'un décolleté séduisant. Je me penche légèrement en avant pour appliquer une touche de rouge à lèvres. Je replace mes cheveux avec soin avant de sortir des toilettes, parfumée et prête à faire sensation. C’est vrai que je viens rarement au travail aussi féminine. À quoi bon ? Je passe mes journées à me tortiller dans tous les sens pour mes photos.
Mais cela n'empêche pas le fait que j'aime être féminine dès que j'en ai l'occasion.

— Wouha... Eilidh... Tu es sublime ! Bon sang, me lance Douglas, surpris, dans sa jolie chemise blanche.
— J'ai enfin l'occasion de la mettre... Ce n'est pas trop ? Ça ne fait pas vulgaire ?

Il ne répond pas tout de suite, ses yeux glissant le long de ma taille avant de remonter vers ma poitrine légèrement généreuse.

— Tu es parfaite... Bon sang...
— Ça va les perdants ? Lâche subitement Cameron, un verre de whisky à la main, avec un sourire en coin.

Il serre froidement la main de Douglas avant de poser les yeux sur moi. Je le vois faire un léger mouvement de recul, étonné, avant de s’attarder sur ma robe.

— Je vois que tu y mets du tiens pour gagner...
— Cameron... grommelle Douglas.
— Nan mais peut-être que ça payera. Peut-être que Calum aimera.
— Je ne vais sûrement pas gagner à cause de ma robe.

Cameron sourit sarcastiquement avant de se tourner vers Douglas.

— Vraiment bien ton dernier article. Dommage que ce ne soit pas celui qui te fasse participer au concours, lâche-t-il violemment.
— Cameron, ferme-la ! Ça suffit, casse-toi.

Il tourne doucement la tête vers moi, et je remarque sa mâchoire parfaitement sculptée, qui s’étire en un sourire rempli de vice.

— Bonne soirée, lâche-t-il avant de s'éloigner.
— Ce type m'exaspère... Pourquoi il reste dans cette boîte ?
— Parce qu'il est bon, soufflé-je en prenant un verre sur le plateau derrière moi avec agacement.
— Bon... Oui, mais très con ! lâche Douglas, exaspéré.
— Allez, approchez-vous ! Je pense qu'il est temps d'annoncer quelque chose d'important ! lance Calum depuis le fond de la salle, le sourire jusqu’aux oreilles.

Je tape le bras de Douglas, qui, sans faire attention, me prend par la taille pour me diriger vers Calum. J'ai tellement hâte de partir avec Douglas. Ça fait des années qu'on se tourne autour sans jamais franchir le pas ! Ça va être l'occasion de conclure, surtout dans un cadre pareil.

— Vous le savez sûrement, ce n'est pas un secret, commence Calum en nous regardant tous, cette année, nous espérons remporter le meilleur article anglophone sur le patrimoine. L'année dernière, c'était la gastronomie, et nous avons été très proches de la victoire grâce aux magnifiques photos d'Eilidh. C'est donc sans hésitation qu'elle sera notre photographe attitrée pour offrir les Highlands à nos concurrents.

Quelques collègues applaudissent et je souris chaleureusement, avant de regarder Douglas, qui sourit aussi. Je lève mon verre dans sa direction.

— C'est évidemment avec beaucoup de plaisir et après mûre réflexion que j'ai choisi qui allait mettre en avant, dans un article inégalable, la pureté de notre patrimoine...