Je suis paisiblement assise dans le canapé avec mon café et je regarde le soleil qui peine à se lever à travers la fenêtre un peu usée de la cuisine, qui donne vue sur une grande plaine verte en pente, habillée d'un léger voile brumeux matinal.
— Putain, pourquoi je me suis levée si tôt ? Ah oui... Parce que la brume donne un charme. Évidemment...
— Tu veux venir avec moi, Candice ? dis-je d'une petite voix claire en tenant fermement ma tasse de café.
La pauvre remue la queue sans rien dire et je me dépêche de finir mon café avant d'enfiler mon pull et mon manteau.
— Je t'accompagne ! lâche subitement Cameron en descendant les escaliers, les cheveux encore en bataille, en train d'attacher sa ceinture.
— Non, je n'ai pas besoin de...
Je m'arrête quelques secondes et le regarde, complètement perdue dans mes pensées, avant de fixer ses mains sur sa ceinture.
— As-tu un kilt ? lui demandé-je d'un ton très sérieux en me tenant étonnamment droite.
— Évidemment ! Pour qui tu me prends ?
— Tu veux bien le mettre ?
— Je te demande pardon ? Il est 5h20 et tu penses que je veux mettre mon kilt.
— Pour ma photo ? Oui.
— Non. J'en ai rien à foutre.
— Tu peux y mettre un peu du tien, s'il te plaît, putain !
Il me tue littéralement du regard et remonte, énervé, dans sa chambre. Je nettoie, pendant ce temps, rapidement mon appareil et je pars devant, en direction de la voiture, marchant doucement dans mon jean mom délavé. Je souffle lourdement en voyant la vapeur se dégager autour de moi.
Je le savais... J'aurais dû mettre un collant sous mon jean. L'automne peut parfois être froid.
— Désolée, Candice, finalement, tu vas garder l'auberge, ma belle ! lui soufflé-je avec un sourire adorable.
Elle bouge rapidement ses petites oreilles avant de repartir vers l'entrée, et je souris quand Cameron sort, l'air encore énervé.
Il s'approche de la voiture et je ris à pleines dents avant d'éclater de rire.
— Pourquoi tu ris comme une cruche ? lance-t-il avec presque une touche de méchanceté.
— Parce que, déjà, tu as mis un caleçon...
— Hein ?! fait-il, surpris.
Je m'approche doucement de lui et retire délicatement le bout de son kilt coincé dans sa ceinture, dévoilant un aperçu de son boxer noir. Je réprime un éclat de rire, le réduisant à un sourire complice pour éviter de l'irriter davantage. Lorsque je relève la tête, je prends conscience de la proximité de nos visages. Mon souffle s'interrompt.
Je commence par observer ses sourcils épais, si expressifs, avant que mon regard ne glisse vers ses yeux. D'un brun profond, presque noirs, ils sont rehaussés de longs cils qui encadrent son regard d'une intensité troublante. Mon attention dérive ensuite vers sa bouche... chaque courbe, chaque ligne est tracée avec une précision troublante. Sa lèvre inférieure, plus charnue, me captive. Une envie irréfléchie et dangereuse de l'effleurer, de la goûter, me traverse l'esprit.
— J'ai mis un caleçon parce qu'il fait 3 degrés ce matin et que je tiens à mes bijoux, madame, me chuchote-t-il en fixant mes lèvres, lui aussi.
— Je ne le dirai à personne...
Il sourit rapidement avant de regarder mes mains sur sa ceinture, puis il lève à nouveau son visage vers le mien.
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Une Photo Des Highlands
RomansEilidh McKenzie, une talentueuse jeune photographe, travaille pour un petit journal national écossais basé à Édimbourg. Attirée par son charmant collègue journaliste Douglas, elle est enthousiaste à l'idée de collaborer avec lui sur un article majeu...