TOME UN

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- PROLOGUE -

Repère chronologique : juin 1980.

Le soleil brillait haut dans le ciel lorsque James et Lily Potter traversèrent le parc de ce qui fut autrefois leur école. Le château de Poudlard se dressait fièrement devant eux, aussi imposant que dans leurs souvenirs, se détachant avec majestuosité sur le ciel d'un bleu limpide qui annonçait une belle journée d'été.

La jeune femme sourit, une main caressant avec tendresse la proéminence de son ventre. Voilà bien longtemps qu'ils n'étaient pas venus ici. Trois ans, se souvint-elle, se remémorant avec netteté leur dernière journée ici, entourés de tous leurs camarades de Gryffondor, se promettant de ne pas se perdre de vue et de garder contact, alors même que les tracas de la vie d'adulte allaient les éloigner. La nostalgie l'envahit et elle serra plus fort la main de son mari.

Ils arrivèrent bien vite dans la cour menant au Hall d'entrée, pratiquement désert à une heure aussi matinale. Les élèves devaient sûrement être confinés dans leur salle de cours pour encore une bonne heure, avant de se retrouver autour d'un bon déjeuner dans la Grande Salle. Les quatre sabliers les accueillirent, dans un léger cliquetis de sable, et elle constata avec amusement que Gryffondor était bon dernier dans le classement.

—Certaines choses ne changent pas, ricana son mari en observant également les sabliers.

Lily sourit de nouveau, mais son sourire s'évanouit aussitôt lorsqu'elle croisa le regard du professeur Albus Dumbledore, directeur de l'école, qui descendait les escaliers dans leur direction. Son expression, à la fois grave et imperceptible l'alerta. Ils s'étaient vus à peine quelques jours auparavant, lors d'une réunion de l'Ordre du Phénix, une organisation secrète dont ils faisaient partis tous les trois et qui luttait contre les malveillances du Seigneur des Ténèbres et de ses sbires.

—Bonjour James, bonjour Lily, souffla Dumbledore en s'arrêtant à leur hauteur.

—Monsieur, répondit respectueusement James.

—Lily, tu es ravissante, reprit le directeur avec un rictus, la grossesse te va à ravir.

La jeune femme souffla un merci à peine audible. Ses sourcils se froncèrent lorsqu'elle croisa le regard de son ancien professeur.

—Allons dans mon bureau, annonça Dumbledore. Nous y serons installés plus confortablement.

Ils le suivirent en silence dans le dédale de couloirs qui les conduisit devant la statue qui gardait l'entrée du bureau du directeur, passant devant des salles de classe desquelles s'échappaient des bribes de conversations, des éclats de rire ou tout simplement un silence à peine rompu par le grattement des plumes sur le papier.

—Sorbet citron, lança Dumbledore.

Dans un grincement métallique, la statue se mit en mouvement, tournant sur elle-même, tout en prenant de la hauteur, leur révélant un escalier caché qu'ils montèrent à la suite du directeur. Lily serra de nouveau la main de son mari, et lâcha un léger soupir de soulagement lorsque James lui répondit d'une pression apaisante.

Ils franchirent le seuil du bureau directorial, une grande première pour la jeune femme, qui ne put s'empêcher d'observer avec émerveillement tous les objets magiques qui traînaient sur les étagères, les bureaux, dans les bibliothèques vitrées qui s'étendaient sur le moindre pan de murs. Elle reconnut le choixpeau, qui s'occupait de répartir les élèves dans les différentes maisons, somnolant sur son piédestal, non loin du bureau directorial, une immense table de chêne recouverte de runes anciennes. Une estrade le surplombait, elle-même couverte de nombreux instruments d'astronomie. Un perchoir siégeait près d'un télescope, sur lequel se reposait paisiblement un jeune phénix, sortant probablement d'une nouvelle réincarnation.

UN SEUL ACTE PEUT CHANGER UNE VIE [en cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant