CHAPITRE 1

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FEYZA

6 ans plus tard.

Mon téléphone menaçait de tomber de mes mains à tout moment tandis que la voix de cette femme résonnait dans mes oreilles tel un bruit de fond.

Mon corps eut le réflexe de se détacher du monde sachant que le choc serait moins violent de cette manière.

Debout dans mon salon, mes jambes menaçaient de me lâcher. Je sentais mon cœur se briser tandis que cette voix toujours au téléphone essayait de m'expliquer ce qu'il s'était passé.

— Je suis désolée de devoir vous demander cela, m'annonçait-elle avec sa voix emplie de tristesse, mais serait-il possible que vous veniez pour nous confirmer son identité ?

— Quand voulez-vous que je vienne ?

Ma voix était étrangement calme pour l'état dans lequel je me trouve actuellement. Lorsque ma tête se mit à tourner, je décidais enfin de m'accroupir accordant l'autorisation à ses perles salées de s'écouler sur mon visage.

— Dans la journée, si vous n'êtes pas occupé ?

Ne voulant pas m'effondrer à l'appareil je restais planté assise contre le mur, observant mon téléphone de loin sans dire un mot.

— Je viendrais, lâchai-je avant de raccrocher brusquement.

Tout ça n'était qu'un rêve, tout ça n'était pas réel, ce n'était pas possible.

Mon père n'était pas mort.

Il ne l'était pas.

Il ne pouvait pas l'être.

Mon père.

Il n'était pas. Mort.

Il n'était pas mort.        

Mort.

Mort.

Il ne pouvait pas l'être.

Mon père était mort. Il n'était plus de ce monde.

Ne pouvant plus me retenir, je m'effondrai dos au mur hurlant ma peine résonnant dans les quatre coins de mon appartement.

Je criai à m'en faire mal aux poumons, j'avais mal, tellement mal que pour soulager cette souffrance je frappai encore et encore cette organe qui me brûlai de l'intérieur, mais rien ne pouvais apaiser cette douleur sourde.

Absolument rien.

Le temps me le dira sûrement, mais le temps ne guérit pas les blessures, il les empire nous laissant vivre en y pensant chaque jour, chaque minute, chaque seconde jusqu'à ce qu'il nous emporte à notre tour.

Mes larmes dévalaient maintenant mes joues brouillant ma vue, j'étais revenus à la réalité et je tombais de très haut, me rappelant à quel point je l'avais aimé, a quel point il me manquait chaque jour à chaque instant alors que je souriais faisant semblant et mettant un masque affirmant que tout allait bien.

Me rappelant à quel point je l'avais cherché pendant toutes ces années à n'en plus dormir le soir, imaginant le pire pour lui.

À quel point j'avais espéré ces retrouvailles, mais pas de cette façon, j'aurais aimé qu'il me prenne dans ses bras me disant que tout allait bien, j'aurai pleuré lui disant que je lui en voulais et lui pardonnerais par la suite, car c'est mon père. Mes larmes coulent maintenant, mais pas pour les mêmes raisons et ça me tue, ça me tue de me dire que ça ne sert plus à rien d'espérer maintenant.

Fight for FeyzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant