L'ÉQUILIBRE DE NOS ÂMES TOME 1

Chapitre 8: Ma première analyse

THALIA WINSTON

   On finit enfin par arriver, j'en suis presque essoufflée tellement que j'étais à fond, mon coéquipier de parcours descend après s'être arrêté devant le manoir.

   Il enlève son casque et secoue la tête pour remettre en place ses cheveux, ses cheveux blonds, ils sont légèrement ondulés, un peu en bataille, tout pour plaire quoi.

— Allez descend avant d'avoir l'envie de démarrer une moto seule, me lance-t-il en tendant sa main.

   Je la prends et descend, il m'enlève le casque alors que je me recoiffe juste après, on entend Noa arriver à son tour.

— Putain, à un moment il y a eu une vieille qui m'a bloqué le passage avec son chien, j'ai été obligé de prendre une autre rue.

— Ouais, vas-y, cherche-toi des excuses, se moque Connor en lui donnant une tape sur l'épaule.

— On le refait quand tu veux, tu vas voir.

— En attendant, c'est Connor qui a gagné, on va faire quoi lors de ce fameux rencard ?

— On verra ça en revenant de mission, ça te va grincheuse ?

— Nickel.

— Et bah dis donc, qu'est-ce qui vous a pris tous les trois ? Ayden et Adam sont enfin là, Ayden vient vers moi en attente de réponse.

— Vous comptez prendre une tasse de thé et des petits gâteaux !

   On tressaille en se tournant vers lui, cette voix plus rauque et puissante que les autres, mon voisin se tient devant la porte d'entrée.

   La colère se lit une nouvelle fois sur son visage, ses yeux se posent sur moi, et là, je peux être sûr que ma présence n'était pas voulue.

   Je décide de soutenir son regard, et même, pour l'énerver toujours plus, lui lancer un sourire bien "je suis là, et j'espère que ça te fait bien chier".

   Les garçons avancent pour rentrer dans la maison, ne prêtant même pas attention à leur coéquipier et sa bonne humeur, je les suis.

   Après qu'ils sont entrés dans la propriété, il me bloque le passage, les bras croisés, me surplombant de toute sa hauteur, ce qui n'est pas difficile.

   On se lorgne quelques secondes.

— Alors, j'en conclus que tu te sens en insécurité face à ma présence, pourquoi essayes-tu de te protéger face à moi voisin ?

— En insécurité ? Avec une gamine dans ton genre, laisse-moi rire.

— Je dois bien prendre cette conclusion étant donné que croiser les bras face à quelqu'un ou une situation est signe d'un sentiment de stress, d'anxiété ou de nervosité, et ce geste que tu es en train de faire justement est là pour essayer de t'apaiser.

— Tu penses être en position de supériorité étant donné que tu connais les signes dits de faiblesse gamine ?

— Qu'en penses-tu l'aigri ?

— Ça suffit, la voix de Léon nous interrompt, on continue de se fixer malgré tout, prêt à se battre, par des mots pour ma part et pour lui par les poings, on dirait. Thalia, tu fais bien d'être ici, j'aimerais que tu commences une analyse pour moi, reprend Léon en se rapprochant de nous.

   Une main se pose sur l'épaule de mon voisin, il claque sa langue contre son palet et retourne à l'intérieur.

— Excuse-le, entre, fais comme chez toi, j'ai un dossier sur un gang qui se trouve dans la ville où les garçons vont partir la semaine prochaine, j'aimerais donc que tu me dises, selon les informations que l'on a sur eux.