L'ÉQUILIBRE DE NOS ÂMES TOME 1

Chapitre 25: Est-ce que tout est fini?

THALIA WINSTON

   Je m'allonge pour la énième fois, Bryan libère mes cheveux et se penche devant moi, allongé à mes côtés.

— Tu es sûr que tu n'es pas malade ? Tu ne fais que vomir.

— Je ne sais pas...

   Je ne veux pas le savoir, ça me ferait mal d'avouer qu'il y a vraiment quelque chose qui a changé en moi, je ne suis pas idiote, tout correspond.

   Mais le dire, c'est encore autre chose, est-ce réellement ça ? Ou autre chose ? Bryan me serre contre lui, son bras se pose sur mon ventre, m'enroulant avec.

— Tu trouves que j'ai grossi ou pas?

— C'est-à-dire? Si tu as repris un peu du poil de la bête ou genre, c'est une question piège du style, tu te trouves grosse et je dois te rassurer ?

— Je ne sais pas...

— Alors sache que tu es toujours aussi belle et parfaite, de toute façon, même si tu devais avoir quelques kilos en trop, à travers mes yeux, tu serais toujours la meilleure, la numéro une.

   Je souris et il dépose un baiser sur ma tempe, prêt à relancer la série mise en pause.

— C'est bien ce que je pensais, tu crois pouvoir reprendre ta vie si facilement?!

   Je ne connais que trop bien cette voix puisqu'elle me hante depuis presque deux mois.

   On me tire si brutalement que je crois le temps d'un instant perdre mon bras, je me retrouve hors du lit, debout, et une nouvelle nausée me prend déjà au corps.

— T'es qui toi ? la violence dans la voix de mon meilleur ami me donne un frisson, je relève la tête vers lui.

   Ses yeux sont noirs, et la seule chose qui le retient d'avancer pour me libérer est l'arme de mon ravisseur.

   Esteban.

— Tu bouges, t'est mort, et elle aussi.

   Des sueurs froides me viennent, j'ai déjà la respiration haletante.

— Esteban, laisse-le, tu es ici, tu as réussi à m'atteindre, alors ne t'en prends pas à lui, laisse-le partir.

   Il me toise, gardant en joue mon meilleur ami, un sourire se fend sur son visage lorsqu'il me regarde en détail.

   A-t-il compris qu'il avait réussi son plan en ce qui me concerne ?

— J'ai mieux, c'est nous qui allons partir, de toute façon, il est temps pour nous de quitter la ville.

   Il m'entraîne hors de la chambre à grande vitesse après avoir tiré sur Bryan, je n'ai pas le temps de voir s'il va bien que je me retrouve déjà devant la porte d'entrée.

— Fais un pas de plus, et je t'explose la cervelle.

— C'est fou à quel point tu penses être fort, être le second des Hell's Roses ne fait pas de toi une personne invincible.

— Pourtant j'ai plus de chance de survie que toi Esteban, le regard de mon voisin ne se pose même pas sur moi.

— Tu attends quoi alors pour me buter ?

   Il n'a pas peur de mourir ? Mais alors à quoi ça sert de tenter de fuir s'il s'est déjà résigné à la mort ? Une partie de moi vivra toujours dans ses pires cauchemars.