Chapitre 1

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- Salem, m'interpelle une voix rauque et cassé.

Je m'arrête et regarde à ma droite où se trouve un jeune homme assis par terre sur une couverture.

- Aleykoum salem, je répond avec le sourire en m'arrêtant. Tu as besoin de quelque chose ?

- T'as pas 10 e sur toi steplait ?

- J'ai vraiment pas d'espèce ni de monnaie sur moi, mais j'ai ma carte. Si tu sais où est ce qu'il y a un distributeur à proximité, je peux aller te retirer de l'argent, je propose en souriant toujours.

- Y'en a un juste derrière là. Tu traverses le passage piéton et juste à côté de l'épicerie, il y a un distributeur automatique.

- Ok, tu restes ici j'arrive.

C'est quand je retire l'argent que je me rend compte que je suis bête. « Restes ici », comme s'il avait quelque part ou aller. Dès fois je ne réfléchis pas et je m'exaspère.

Je reviens vers lui et lui tend l'argent.

Il récupère les billets et fronce les sourcils.

- Je t'ai demandé 10 e pas 20, demoiselle.

- C'est pas interdit à ce que je sache ? j'essaye de détendre l'atmosphère mais intérieurement je me rend compte qu'il doit juste me prendre pour quelqu'un de bizarre.

- Tiens j'ai besoin que de ça, il insiste.

- Non. Tu pourras t'acheter autre chose comme ça.

Il relève enfin les yeux vers moi et j'suis déstabilisée par leur couleur pendant quelques petites secondes. Ils sont d'un vert saisissants.

- Merci.

Je souris et lui fais un petit signe de la main avant de m'en aller.

- Qu' الله  te facilite, je glisse avant de continuer mon chemin.

- Amin, me répond-t-il.

- Et prend soin de toi, je ne peux m'empêcher d'ajouter.

On doit pas avoir beaucoup d'années de différence et savoir que moi j'ai un toit où être au chaud cet hiver et lui non me provoque un pincement au cœur.

- Mhhhh, est la dernière chose que j'entend de lui.

Je passe mon chemin et très vite la pensée du jeune homme est remplacée par mes propres problèmes du quotidien. Égoïste je le sais, mais c'est humain que voulez-vous ?

Je passe faire quelques courses avant de rentrer chez moi. Je croise mes frères à côté de la petite épicerie du quartier. Je leur fais un petit signe de la main et ils laissent leurs collègues pour venir m'aider à porter ces commissions.

- Salem, me disent-ils en me tcheckant.

- Aleykoum salem. Aidez moi s'il vous plaît, je vais pas réussir à porter ça toute seule.

- Vas y laisse on va le faire, me dit le plus grand.

- Merci, je répond en laissant mes propres courses aux mains du troisième de mes frères.

Ils sont tous plus grand que moi. Zak, diminutif de Zakaria à 27 ans. Idriss en a 25 et Ibrahim en a 24. Ma mère les a eu à pas beaucoup de temps d'intervalle ce qui fait qu'ils sont très proche, comme des jumeaux. Et puis il y a moi. J'ai 22 ans. Pas de soeur au compteur, mais mes frères sont suffisants.

Mes parents sont divorcés et mon père est remarié avec une femme qui a elle même des enfants d'une précédente union. On ne s'entend pas du tout, ni avec elle ni avec ses enfants. Tant pis.

Hana : Il a vu dans mes yeux, la force de mon cœur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant