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                      Chaotiquement apaisant 
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Je me souvenais d'elle, toujours vêtue d'une longue robe sombre. Sa mâchoire serrée et sa bouche crispée accentuaient son aigreur.

Chaque matin, nous étions en rang dans le long couloir et Miss Tamsin passait, nous regardant et nous toisant de son regard obscur. Elle nous inspirait à tous la peur, c'était notre Croque-Mitaine. Elle hantait nos jours et nos nuits, gravant dans nos âmes des souvenirs effroyables. Elle n'épargnait aucun de nous, car aucun de nous n'était assez parfait à ses yeux. Alors qu'elle marchait, la tête droite et les mains dans le dos, je retenais mon souffle.

« Bonjour Miss Tamsin, nous espérons que vous avez bien dormi » disions nous tous en coeur comme elle nous l'avait appris.

Elle marchait devant chacun de nous, arrêtant son regard sur chaque enfant. Les premiers rayons de soleil frappaient mes yeux à travers les fenêtres. Notre réveil sonnait tous les matins à 6 heures et le retard n'était pas toléré.

Je sentais son regard pesant s'arrêter sur moi lorsqu'elle marchait. Mon cœur battant la chamade, ce moment semblait durer une éternité. Je ne respirais pas. Je faisais tout pour la rendre fière, pour qu'elle m'apprécie. Mais j'ai finis par comprendre qu'elle n'aimait personne, c'était une vieille femme d'une profonde méchanceté et sans cœur. J'ai finis par accepter que jamais je ne trouverais dans son regard autre chose que de la haine envers moi.

Je me réveillai soudain. Écarquillant les yeux je revoyais son visage.

Respire.

Transpirante et brûlante, je respirais lourdement. Clignant des yeux pour sortir de ce cauchemar, je passai alors nerveusement une main dans mes cheveux.

Cela faisait bien trop longtemps qu'elle ne s'était pas invitée dans mes rêves. Elle les transformait en cauchemars.

5h24, mes amies dormaient toujours, enveloppées dans leurs draps. La lumière crue de mon téléphone m'aveuglait alors que je me levais avec peine. Kiara ronflait légèrement et Alison manquait de tomber de son lit.

Il faut que j'aille prendre une douche.

Je me précipitai dans le couloir, marchant difficilement vers les douches. Pieds nus, en chemise de nuit, je déambulais dans le noir cherchant de ma main l'interrupteur de la lumière. Me déshabillant, je rentrai dans la douche, encore perturbée par cette nuit horrible.

Si on peut appeler ça une nuit, tu parles..

Je soufflais délicatement alors que l'eau coulait le long de mes courbes.

Le premier contact de l'eau sur ma peau m'arracha un frisson et mes larmes se confondaient parmi les perles d'eau chaudes. Je détestais qu'elle revienne dans mon esprit.

La chaleur de l'eau était au maximum, j'avais besoin de ressentir quelque chose, de me sentir vivante. J'étais essoufflée. Elle hantait mes nuits et dans les moments les plus calmes, lorsque je baissais ma garde, elle revenait.

Tout va bien, c'est fini. J'ai une famille et des amis, il n'y a plus de chance qu'elle me fasse du mal.

J'essuyai mes cheveux et m'enveloppais dans ma serviette comme pour me réconforter. Je remis ma petite robe de nuit bleue foncée, remontant la bretelle gauche qui tombait sans cesse. Alors que je me rhabillai, je me regardai dans le miroir, appuyée sur le rebord du lavabo. Mais je détestais ce que je voyais.

Des cernes tapissaient le dessous de mes yeux et mes cheveux mouillés en bataille semblaient se battre pour rester en place. J'essuyai mon visage, encore mouillé et rougis par mes émotions. Frottant mes yeux, je commençai à rejoindre ma chambre en traînant des pieds. Le sol froid me gelait et m'incitait à me dépêcher.

Angel's promiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant