JIHANE

prologue ⚔️

     

"Pour ceux qui laissent la nostalgie leur voler l'instant présent, privant ainsi leurs cœurs de souvenirs plus tendres."

Ou suis-je ?

Ou je vais ?

Comment vais-je m'en sortir ?

Perdu.
Perdu.
Perdu.
Perdu.

Les grains de sable s'écoulaient comme des heures interminables dans l'horloge implacable du désert. Épuisé, assoiffé et désorienté, je luttai pour avancer dans ce vaste désert brûlant de la Jordanie, la ou malheureusement mes pas me mènent.

La chaleur écrasante du soleil brûlait ma peau déjà desséchée, et chaque souffle que je prenais semblait être une sacré épreuve a surmonté.

Ardeur.
Ardeur.
Ardeur.
Ardeur.

Autour de moi, le désert s'étendait à perte de vue, une mer de sable doré où aucun signe de vie ne se manifestait.
J'aperçois des vagues de chaleurs qui semblent être plus lointain que ma rescousse, distordant la réalité. La sensation de la chaleur étouffante qui enveloppe chaque partie de mon corps facilite pas la tâche.

Combien de temps étais-je ici ? Des heures, des jours peut-être ? La notion du temps semblait s'évaporer sous la brûlure implacable du soleil.

Espoir.
Espoir.
Espoir.
Espoir.

Perdu dans un océan de sable et de silence, je m'accrochais a ma religion en récitant avec le peu d'énergie qu'il me manque des invocations pour que par la grâce d'Allah je sois aidé.

Je murmure faiblement "لَّآ إِلَـٰهَ إِلَّآ أَنتَ سُبۡحَـٰنَكَ إِنِّى ڪُنتُ مِنَ ٱلظَّـٰلِمِينَ  (Pas de divinité à part Toi ! Pureté à Toi ! J’ai été vraiment du nombre des injustes)"

D’après Sa’d Ibn Abi Waqas, le Messager d’Allah (Sallallâhu ‘alayhi wa sallam) a dit  que c'était L’invocation de Dhun-Nun quand il invoqua son Seigneur depuis le ventre de la baleine.
Là où ça situation semblaient être impossible a surmonté Allah l'a écouté et aider.

Alors que mes pieds laissent des traces de sang dans le sable après mon passage, la douleur brûlante sur le sable ardent s'accentue,  je continue mon chemin pour retrouver un seul instant de répit, un simple souffle d'air frais pour apaiser la soif qui dévorait mes entrailles. Mais dans ce désert impitoyable, même les espoirs les plus modestes semblaient être des mirages.

Sur le sable brûlant, je m'effondre à genoux. Le sol chaud brûle la peau de mon genou, découvert par le short qui, il y a trois heures, était un pantalon parfaitement nettoyé et confortable, le seul vêtement que je porte maintenant.

Mes longs cheveux ondulés collent à mon front à cause de la sueur qui s'échappe de mon être. La seule chose qui me tient compagnie et qui peut me sortir de là, c'est...

Allah.

Alors que j'étais prêt à abandonner et à me laisser aller avec le sable du désert, prêt à m'envoler pour toujours... Je scelle mes yeux à mon destin, essayant au moins de prononcer la  شهادة (Shahada) avant de rendre l'âme.

Malgré ma fatigue auditive, j'arrive tout de même à percevoir le mouvement du sable sous des pas lourds, ce qui me pousse à rouvrir les yeux.

Je vois une silhouette féminine s'approcher de moi, avec un gros sac. Malgré la lourdeur de mes yeux fragiles, je remarque un croisement d'épées sur son dos. La panique prend le dessus.

J'essaie de me relever difficilement, malgré la mort qui m'emporte petit à petit. Mes pupilles arrivent enfin à distinguer la femme qui vient de s'agenouiller devant moi.

Dans l'obscurité de son niqab, seul son regard se dévoile, révélant des yeux gris d'une profondeur envoûtante. Ses longs cils accentuent la grâce de son regard, ajoutant une touche de mystère à sa beauté voilée. Elle m'observe, une expression mêlant inquiétude et méfiance, ses yeux scrutant chaque mouvement que je fais.

Elle se précipite pour prendre une gourde d'eau dans son gros sac, pour me la tendre. Épuisé, je n'arrive pas à l'attraper. Alors, elle m'ouvre délicatement la bouche et verse une gorgée d'eau... deux gorgées d'eau... trois gorgées d'eau.

J'avale malgré la souffrance que ça engendre et la remercie du regard. Après avoir avalé l'eau, un apaisement se ressent dans mon corps. Savoir qu'Allah m'a écouté réchauffe mon cœur plus que tout autre chose.

Moi: اللَّهُمَّ أَعِنِّي عَلَى ذِكْرِكَ، وَشُكْرِكَ، وَحُسْنِ عِبادَتِكَ.  (Ô Seigneur ! Aide-moi à T’invoquer, à Te remercier et à T’adorer de la meilleure manière.)

Je relève la tête vers cette femme qui me scrute du regard en disant

?:  'ٱلسَّلَامُ عَلَيْكُمْ وَرَحْمَةُ ٱللَّٰهِ وَبَرَكَاتُهُ' (que la paix soit sur vous, et la miséricorde de Dieu et bénédictions).

                             

       

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