JIHANE

واحد ٢ (1)

Ozan.

Alors que je traverse les couloirs du palais, baignés par les doux rayons du soleil, chaque pas résonne comme une mélodie apaisante. Les murs ornés de riches tapisseries témoignent de l'histoire riche et majestueuse de ma lignée. Chaque tableau accroché, chaque pièce me murmure l'histoire glorieuse de mon peuple.

J'assiste mon père alors qu'il se dirige vers sa chambre, ma main droite posée sur son dos pour le soutenir, tandis que l'autre l'accompagne dans ses pas.
Malheureusement, il est âgé, donc pour lui, marcher est déjà un gros effort. Je me dois de l'aider, comme tout le monde devrait le faire avec ses parents.

Peu à peu, nous atteignons la porte de sa chambre, témoin de tous les moments depuis son avènement en tant que roi.

Talal: بارك الله فيك يا بني ( Que Dieu te bénisse mon fils )

J'ouvre délicatement la porte qui grince sous mes mouvements, signe de ces années d'utilisation.

Mon père vient s'asseoir sur son lit, je prends en charge sa canne, à laquelle il tient vraiment beaucoup, et la pose à côté de son lit. Je l'allonge et m'assois à côté de lui.

Pour me remercier une fois de plus, il me sourit avant de reprendre :

Talal : Je suis très fier de toi, mon fils.

C'est à moi d'esquisser un léger sourire qui accentue le sien, c'est à moi de lui dire ça. Depuis dix-huit ans qu'il se soucie de son peuple. Le jour où il partira, tout le monde sera en deuil.

Et je le sens, le jour où il devra rendre l'âme approche à grands pas.

Talal: Je sais que tu es prêt.

Moi: Baba.

Je sais de quoi il parle, du fait que je serais le roi bientôt. On en revient toujours au même sujet. Je n'aime pas en parler tant qu'il est présent.

Talal: Ozan, mon fils, je me rappelle quand ta mère te changeait ta couche, et te voilà maintenant bientôt roi de toute la Jordanie. Je souhaite que mon peuple et le tien soient fiers de toi.

Il tousse légèrement avant de reprendre :

Talal: Sois juste et aimable envers ton peuple, aussi bien envers les adultes que les enfants. N'hésite jamais à tendre la main aux plus démunis. Et n'oublie pas de veiller sur ta sœur également, d'accord?

Moi: Ne t'inquiète pas, baba.

Il rigole, car il sait que ma sœur et moi avons une complicité incroyable malgré toutes nos disputes pour rien.

Ozan: Arrête de parler comme si c'était ton dernier jour. Dit-je frustré.

Il éclate de rire suite à ça, je me demande ce qui est si drôle, mais bon, mon père est du genre à rire pour rien. C'est sa sociabilité et son comportement bienveillant qui lui valent le respect.

Mon exemple.

Moi: Repose-toi.

Il esquisse un autre sourire et ferme les yeux légèrement avant de partir dans un sommeil profond.

Je sors en m'assurant que la porte soit bien fermée, et je me dirige vers le salon au centre du palais.

Je descends les escaliers menant en bas pour voir tout de suite Nujood assise sur le grand canapé, accompagnée de mon oncle Omar et d'Ousmane, que je considère comme mon frère. Il a un lourd passé ; mon père l'a aidé depuis toujours et l'a considéré comme son propre fils.