Chapitre 7

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J'étais dans la salle commune de l'équipe quand M.Renard arriva pour nous annoncer que Henri, ayant un rendez-vous médical, ne sera pas là ce matin et ne reviendra pas avant cet après-midi. Il m'informe aussi que je n'aurais pas de travail ce matin mais qu'il valait mieux que je reste sur place si jamais on avait besoin de moi.

Quand il eut refermé la porte de son bureau, je vis Vanessa s'approcher de moi, une lueur de rage dans les yeux.

Elle me dit alors d'une voix haineuse :

- Apparemment, Henri t'a invité au resto ?! Il a dû avoir pitié de toi, c'est vrai quoi, qui voudrait aller manger avec toi, laid comme tu es !

Hein ?! Pourquoi elle me dit ça, j'ai rien fait...

- Il a dû prendre pitié après t'avoir vu chercher à manger dans les poubelles, sal rat ! Personne ne voudrait de toi alors pourquoi il resterait près de toi, si ce n'est par âme charitable ? Henri est si gentil et toi tu l'énerves à rester collé à ses baskets, tu es insupportable !

- C'est pas vrai, pourquoi tu dis ça ?! Hen...Henri...m'apprécie, répondit-je dans un murmure, au bord des larmes

- Non, Henri ne t'apprécie pas, personne ne pourrait aimer quelqu'un comme toi, même tes parents te déteste, sal homo, tu devrais avoir honte ! Mais attends !? Henri ne sait pas que tu es homo, s'il l'apprenait, il ne voudrait surement plus de toi et serai dégouté de ta présence pour finir par changer de couturier, me dit-elle avec un sourire arrogant et vicieux plaqué au visage. Quand je pense que tu l'as vu à moitié nue, tu t'es rincé l'œil avoue ! Tu me dégoûte vraiment !

Quoi, non, c'est faux!? Henri est gentil avec moi ! Est-ce...est-ce que je l'énerve vraiment ? Après tout, mes parents eux, ne m'aimaient pas à cause de mon homosexualité, et si...c'était vrai, Henri ne voudra plus plus me voir s'il l'apprend. Est...est-ce que je suis un monstre ?! Mes parents disaient que j'en était un pour avoir osé aimer un homme, s'ils le disent, c'est que c'est surement vrai, je suis un monstre... Henri ne voudra jamais être ami avec un monstre comme moi.

Je retiens mes larmes tandis qu'elle recommence à me dénigrer, prenant du plaisir à me blesser:

- Non mais tu t'es vu franchement, tu pensais que Henri pouvais t'aimer, toi qui est si insignifiant, incapable d'aligner deux mots sans bégayer, dans l'incapacité de lui parler sans rougir. C'est juste pathétique et minable !

Les larmes commencèrent à couler alors je me précipita dans ma salle de couture en courant pendant que Vanessa rigolait derrière moi.

***

Nathan arriva dans la salle de couture et s'y enferma, enfin seul, il se laissa tomber contre le mur en pleurant toutes les larmes de son corps, cela dura plusieurs heures.

***

En l'entendant pleurer, les rires de Vanessa redoublèrent en intensité.

Léna ayant assisté à la scène sans savoir comment réagir s'élança alors vers elle, la colère bouillant dans ses veines, elle lui dit alors :

- Vanessa, tu te prends pour qui franchement !? Ça va pas bien dans ta tête ou c'est comment !? Il n'avait rien fait pour que tu le traites ainsi, il ne méritait pas que tu te serves de lui comme punchingball. Tu as été odieuse avec lui alors qu'il ne t'a strictement rien fait !

- Oh ça va Léna, fout moi la paix, je fais ce que je veux, répondit-elle en levant les yeux au ciel

***

Je revins au boulot après mon rendez-vous médical et monte au deuxième étage ou je croise Léna qui n'a pas l'air dans son assiette, elle évite mon regard; Ça c'est bizarre, me dis-je !?

En me rendant à la machine pour ma faire un café avant de commencer à travailler, j'aperçois Vanessa qui s'approche de moi avec un sourire mesquin et une moue ravie. J'essaye de prendre mon café et de m'en aller mais elle me retient avant que j'ai eu le temps de faire trois pas.

- Henri !

- Bonjour Vanessa, qui il y a t-il ? je demande en voulant me débarrasser d'elle au plus vite

- Qu'il y a-t-il !? Mais voyons, Nathan ne vous a rien dit !? C'est vraie, il ne voulait sans doute pas vous faire quitter l'institut, me répondit-elle avec un aire supérieure

- Quoi Vanessa, qu'est-ce que Nathan ne m'a pas dit et qui a l'air si important ? répondis-je avec exaspération

- Eh bien Nathan n'est qu'une tapette pleurnicharde qui se lamente en ce moment même car il n'accepte pas les critiques constructives que je lui ai faites, c'est vraiment ridicule...

Je n'écoute plus Vanessa, tout ce qui résonne dans ma tête, c'est le fait que Nathan est en train de pleurer et que je n'ai aucune idée d'où il se trouve pour pouvoir le réconforter. Mais oui ! La salle de couture, il est là-bas, c'est sûr.

Je cours et ouvre la porte de la salle, la première chose que j'entends, ce sont des sanglots.

Je cherche dans la salle où peut bien se trouver Nathan car les lumières sont éteintes. Je finis par apercevoir une ombre près du paravent derrière lequel j'ai l'habitude de me changer pour les essayages. Il pleure, les bras serrant ses jambes contre lui, recroquevillé au sol, je m'approche doucement et lorsque j'arrive à son niveau, je me mets à sa hauteur en m'agenouillant devant lui.

- Est-ce que tu vas bien ? je demande doucement

Il relève la tête, ses yeux sont rouges et bouffi d'avoir pleuré et ils se remplissent de larmes à nouveau. Lorsqu'il se rend compte que c'est moi, il écarquille les yeux et recommence à pleurer encore plus fort. Je m'avance et le sert dans mes bras en lui murmurant des paroles réconfortantes. Je côtoie Vanessa depuis seulement quelque temps mais pourtant, je sais qu'elle a du être vraiment cruel dans ses propos qui sont sûrement injuste et qui était fait pour le blesser.

- Est-ce que tu veux bien me dire ce qui te rend si mal ? lui proposai-je en attrapant son menton pour qu'il me regarde dans les yeux.

-Je...je sais...pas, répond t-il en fuyant mon regard, continuant de sangloter.

Nathan est vraiment un livre ouvert, je devine de suite ça a un rapport avec moi, que ce soit de près ou de loin. Mais je ne le jugerais jamais, il peut me faire confiance et tout me dire sans aucun risque. En formulant cette promesse mentalement, je lui dit qu'il peut avoir confiance en moi, je le sens se détendre un peu suite à mes mots avant qu'il ne commence à parler, je ne l'interrompt pas.

- C'est...c'est Vanessa...Elle...m'a rabaissé parce que...je...je suis gay..., me confit-il en recommençant à pleurer

Je le sers plus fort en essayant de le calmer, l'encourageant à continuer.

- Mes...mes parents...mon renié à cause de mon homosexualité, j'ai...j'ai tout perdu. Mais M. Hiro m'a vu admirer l'institut à plusieurs reprises et m'a posé des questions, suite à cela, il m'a présenté l'ancien couturier qui m'a pris sous son aile, il m'a tout appris. Voilà, tu sais la vérité sur moi...

- Eh, ne t'inquiète pas, c'est pas grave, je me fiche que tu sois gay ou bien hétéro, tu reste le même pour moi d'accord, lui dis-je avec un sourire rassurant

- C'est...c'est vrai...tu ne m'en veux pas ? Ça ne te met pas mal à l'aise ? Tu n'es pas dégoûté ? me demande t-il avec de l'espoir dans les yeux

Des tas de personnes ont dû le dénigrer à cause de ça...

- Non, pas du tout, après tout j'aime les hommes moi aussi, donc je ne risque pas de t'injurier pour ça ! dis-je avec un ton légèrement taquin mais tout de même tendre

Un sourire de soulagement se forme sur son visage pendant que je parle et ses joues rosissent en même temps que ses yeux s'écarquillent de surprise, il finit par me rendre mon étreinte, soupirant de soulagement ce qui me fait lâcher un rire léger.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 08 ⏰

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