Chapitre 1 : Prisme

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L'hypersensibilité.

"L'hypersensibilité, en psychologie, est une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme « exagérée », voire « extrême », par son entourage. Dans le registre sensoriel, l'hypersensibilité peut concerner un seul ou plusieurs des sens du système sensoriel."

"La « théorie de la faible cohérence centrale » pose l'hypothèse que certaines personnes (autistes typiquement), en raison de spécificités de leur système sensoriel, envisageraient le monde (ou certaines parties du monde) par ses détails, ce qui empêcherait pour elle une vision holistique, mais cette théorie n'est pas consensuelle."

C'est ce que m'avait craché Wikipédia lorsque je cherchais à comprendre mes émotions.

Depuis toute petite, je vois le monde d'une autre façon par rapport à la plupart des gens.

Quand j'étais enfant, je percevais la nature qui m'entourait, je riais pour rien et je rêvais beaucoup. D'ailleurs, je rêve toujours trop.

Quand j'ai grandi, j'ai vite remarqué que je sentais les énergies qui m'entouraient.

J'ai toujours ressenti comme... Quelque chose me traverser, là, tout juste vers le cœur. Une vague étrange lorsque quelqu'un rit, quelqu'un pleure, quelqu'un crie...

Mon prof de philosophie me dit qu'en Asie, on considère qu'on ressent les émotions vers le cœur. À contrario, de la raison qui est la tête et le vide qui se situe dans le ventre.

J'ai vite compris ce qu'était ce monde invisible que les autres ne vivaient pas. C'était de l'hypersensibilité émotionnelle.

L'hypersensibilité émotionnelle. Je la voyais comme un prisme.

Dans un prisme la lumière du soleil reflétait mille couleurs à travers une seule énergie lumineuse. Cette dernière passait à travers la pierre et ressortait à un autre endroit. Parfois, avec une légère différence.

Mon corps était le prisme, je perçois les couleurs des gens : leur ton de voix, leur phrases, leurs expressions du visages, leur énergie, leur regard... Toutes ces caractéristiques s'imprégnant ensuite en moi pour ressortir soit de la même façon, soit avec un degré de différence.

Mais il y a des fois, il y a trop de lumière qui s'accumule. Et d'autres fois où la lumière se bloquait à l'intérieur de la pierre.

J'adorais être le prisme puisque je connaissais un monde que je vivais à toute sensation. Je goûtais à ce qu'était réellement la vie.

D'autres fois, je détestais être le prisme. Nombreux sont ceux qui ne comprenaient pas mes réactions ou ses sentiments que je ressortais. Je pouvais pleurer à mille à l'heure, m'énerver pour une phrase mal comprise ou me renfermer comme une coquille de verre pour ne pas vouloir laisser l'émotion jaillir. Et bien sûr, elle finissait par sortir.

Je comprends trop bien la lumière qui traverse chacun de vous. Elle devient la mienne. N'oubliez pas, j'avale aussi vos parts d'ombres les plus profondes. Elles deviennent également les miennes. Cependant, j'adore recevoir vos rires et vos sourires. Ils éclaircissent le ciel gris.


Un jour, tu m'as dit : "N'est-ce pas mieux de trop ressentir et de comprendre les choses plutôt que d'avoir un cœur en pierre qui ne comprend rien ?"

Le fil rouge du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant