Chapitre 2 : Le bal

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-Votre père est sûrement préoccupé par le bal, me rassure Charlotte, d'après les on-dit, ce château n'a jamais accueilli autant de peuple depuis l'arrivée de votre père au pouvoir. 

- Il y avait pourtant quelque chose d'étrange dans tout ça, pourquoi fait-il tout ça ? Demandai-je assise sur mon lit. 

- Je ne me risque pas à ce sujet-là, ma chère, en pliant mes anciens draps qu'elle vient de changer.

- Oh seigneur Charlotte, vous pouvez me parler tout de même ! 

- Vous vous tracassez trop... J'ai un cadeau pour vous. 

- Un cadeau ? Murmurai-je, perplexe. 

Je la regarde s'éloigner, recherchant sa veste qu'elle avait posée sur la porte quelque temps avant, puis revenir sur mon lit avec une petite boite qu'elle ouvrit, me fessant découvrir un bijou, plus précisément un pendentif. Une pierre bleue reflétant la lumière du soleil par son aspect cristallisé, enfermer par trois barres de métal ondulant comme une mèche de cheveux en vague, jusqu'à sa chaine. Elle me fit signe de me retourner, j'obtempère et lève mes cheveux pour lui permettre d'accrocher se sublime collier. Le métal me glace la peau, mais une étrange chaleur m'apaise la poitrine, réchauffant mon cœur. 

- Joyeux anniversaire Ambre, dit-elle en caressant ma joue pendant que j'admire l'objet. 

Je lève les yeux vers elle et lui montre un sourire dès plus sincères. Je m'écroule dans ses bras, sentant un étrange soulagement, comme si j'avais vraiment une véritable famille qui s'occupe de moi, ce soulagement que je ressens à chaque fois que je passe du temps avec cette seule femme se rappelant mon existence. 

- Vous êtes finalement comme une tante, puis-je vous considérer comme tel ? 

Elle paraît profondément surprise de ma demande, je la considère pourtant déjà comme de ma famille, mais je comprends qu'en devenir une sans même partager nos sangs, même si la relation est déjà familiale, ce doit être spécial. Elle pense faire simplement son travail, mais pour moi, elle a fait bien plus. Lorsque j'avais besoin d'un parent, c'était elle qui venait. Elle m'a permis de grandir avec l'amour d'un adulte, certes pas celui qui me fallait, mais sans elle, je n'aurais rien eu.  

- Commençons déjà par nous tutoyer, se redressant, me laissant libre de mes mouvements. 

Elle m'embrasse délicatement le front et se lève. 

- Tu ne veux peut-être pas y aller, à ce bal, mais ta robe t'attend. 

Elle me demande de fermer les yeux, je ne connais donc absolument pas la scène qui se passe devant, à côté, ou même à côté de moi. Je pourrais jouer aux devinettes en suivant son toucher. Je suis d'irriguer vers ma coiffeuse, reconnaissant ma chaise, je sens le maquillage se poser sur ma peau, la forme, mais pas les couleurs. 

- À quoi vais-je ressembler ? Demandai-je. 

- Patience... J'ai presque fini, fessant paraitre sa concentration. 

L'heure de vérité, sa main m'aide à me relever sans chuter, j'ouvre enfin mes paupières. Je découvre enfin une robe sublime, je suis habituée à de jolies petites tenues discrètes, rêvant de robe de conte de fée, je suis servie sur un plateau d'or. Mes épaules sont dénudées, laissant tomber des bretelles sur mon bras. Le buste est d'un bleu si sombre qu'on le croirait noir à l'ombre. Une fine ficelle nouée à l'arrière laissant échapper une jupe des plus divines, je ne distingue plus mes chaussures. De multiples tissus donnant une ampleur importante, commençant de la même teinte que le haut, finissant d'un bleu ciel, cassant totalement l'obscurité de cette œuvre. Le dégradé de bleu est à couper le souffle, tel un océan, de sa plage jusqu'au fin fond des ténèbres. Je ne suis pas habituée à t'en d'élégance, Charlotte l'a bien vu.

La quête des terres oubliéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant