La quête des terres oubliées

Chapitre 3 : Destin tracé

Moi, reine. Ma nuit a été gâchée par les mots prononcés par mon père, j'ai pour habitude de trop penser, il était tout à fait normal que je ne ferme pas l'œil après ça. Se sentir piéger dans un avenir tout tracé, sans même avoir son mot à dire, cela a de quoi gâcher une vie. J'ai tout de même dormi quelques heures, assez pour tenir debout durant une nouvelle journée sûrement mouvementée. Je reste allongé en attendant ma domestique, afin de ménager mes forces encore quelques minutes. Je tourne la tête vers la fenêtre à ma droite, je pourrais peut-être fuir toute cette pagaille en m'échappant par la fenêtre ? Trop tard...

- Bien le bonjour mademoiselle, s'exclame la fameuse domestique avec un sourire cachant de l'inquiétude.

Elle doit certainement redouter mon humeur, elle qui me connait si bien. Mais je n'ai aucune envie que mon manque de sommeil se répercute sur cette femme si généreuse.

- Bonjour Charlotte, comment vas-tu ? Me redressant sur mes coudes.

- Et toi, demande-t-elle dans un soupir en s'asseyant sur mon lit, tu as réussi à dormir un peu ?

- Peu, mais assez pour survivre.

- Et la nouvelle que je t'apporte ne va pas aider... Un pli apparaissant sur son front plein d'inquiétude.

Je l'interroge du regard, elle hésite, mais on ne refuse rien à la future reine...

- L'homme avec toi hier, tu le connais ?

- Je l'ai rencontré seulement hier, détournant le regard en sentant la chaleur sur mes joues.

- Charmant, me taquine-t-elle.

- Qui y a-t-il avec cet homme, grommelai-je.

- Il veut te voir.

- Maintenant ? M'écriai-je en reposant mes yeux sur elle dans une panique non-dissimuler.

- Il t'attend au salon, se levant vers ma garde-robe.

- Père à accepter que cet étranger entre comme bon lui semble ? Je la suis du regard.

- Il a pris la décision de partir tôt ce matin, m'explique Charlotte en cherchant une robe adéquate, tout le monde était pris au dépourvu pour organiser son voyage, il a croisé le jeune homme avant de partir, mais personne n'a assisté à leur conversation, donc je suppose que oui, mais j'ignore la raison, finit-elle en revenant avec une robe à la main.

- J'imagine que je n'ai pas vraiment le choix, me levant de mon lit.

- Il ne va pas te tuer, me rassure Charlotte sans oublier de se moquer de la situation, elle m'entraîne vers la salle de bain.

Je m'élance dans les couloirs, vêtu d'une petite robe bleue à lacets, aux manches bouffantes. Arriver au salon, la lumière du matin réchauffe mon cœur en panique, il est là, désormais debout au milieu de la salle.

- Merci d'être venu, commence-t-il d'une voix glacer.

- C'est la moindre des choses, m'avançant vers le fauteuil devant lui.

Décidément cette pièce est cruelle envers moi, hier avec mon père et maintenant, je suis assis avec l'homme que j'ai rencontré seulement quelques minutes hier ?

- J'ai des nouvelles fâcheuses, en s'asseyant à la même place que mon père en face de moi, joignant ses mains d'un air dur.

- Me concernant ?

- J'ai bien peur d'avoir sali votre réputation.

J'entrouvre et referme la bouche en quête d'une réponse, sans succès, je suis sidéré.