Ennemies de Cœur

V. Reine

- Quoi ? Mais t'es pas sérieuse ! s'étonnât Ava.

Qu'est-ce qu'elle a encore appris cette commère? Toujours là à se mêler de la vie des gens plutôt que la sienne. Pfff. C'est pathétique. Faut vraiment manquer de personnalité pour faire ça.

- Nolwenn et sa copine c'est terminé, s'écria Ava.

- QUI?

- La lesbienne. Il paraît qu'on l'a vue se disputer avec la fameuse Anne et celle-ci est partie en pleurant !

J'y crois pas. C'est vraiment une lesbienne alors. Beurk. Dire que je voulais faire le chemin avec elle hier. Qui sait ce qu'elle m'aurait fait ! Et toutes ces soirées pyjamas chez elle ! Elle m'a vue nue ! Beurk non ! Elle m'a matée ça lui a plu ! Eww ! C'est vraiment trop deg.

- Tu ne dis rien ?

- Je dois dire un truc ?

- Je sais pas, ça te donne pas envie de la faire chier avec cette nouvelle ?

C'est vrai. Je n'y avais pas pensé. Effectivement je pourrai l'agacer avec et lui rendre le fait d'avoir jeté mes clés l'autre jour. Elle ne perd rien pour attendre. Je reste dans mon coin à manigancer un plan pendant que les autres discutent.
Soudain elle entre dans la classe et tout le monde se met à chuchoter. Je l'inspecte. Effectivement elle a mauvaise mine. Elle ressemble à quelqu'un qui n'a pas dormi depuis 3 jours. Elle est encore plus blême que d'habitude. Mon cœur se brise. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais je me sens mal de la voir comme ça.
La dernière fois c'était au décès de son père. J'ai pas pu aller lui présenter mes condoléances parce que j'avais la varicelle. Mes parents, honteux que j'ai pu attraper ça, m'avaient enfermée dans ma chambre. Ça m'a énormément attristée vu que c'était ma meilleure amie. Mais bon, c'est le passé. Maintenant on ne joue plus dans la même cour donc ça servirait à rien si j'allais lui demander ce qu'il y'a.
Le prof entre et nous débutons les cours de la matinée.

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Il est l'heure du déjeuner. J'entre dans la cantine et qui je vois ? Yannick ! Avec une fanfare et une banderole « Veux-tu être ma cavalière du bal d'hiver? » !!! J'y crois pas mes yeux ! Il est super beau dans sa tenue de prince charmant.

- Ma Reine, veux-tu me faire le plaisir de m'accompagner au bal d'hiver ?

- Ouiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!
Je cours me jeter dans ses bras pour l'embrasser et tout le lycée applaudit. Je jette un coup d'œil pour voir si cette lesbienne est dans les parages et elle est là. Mais elle ne regarde pas dans ma direction. Elle a l'air captivée par ce que la nouvelle lui raconte. Elles rient. Lol. Qu'est-ce qu'elle peut bien lui dire qui la ferait marrer à ce point ? Ça m'énerve. Même si je m'en fiche. Faut que j'intervienne.

Je me dirige vers leur table. Ces deux autres amis sont aussi là, ces idiots. Je m'approche d'elles mais elles ne me remarquent pas.

- Salut. Pourquoi vous n'applaudissiez pas les quatre moustiques ? Vous êtes jaloux ?

- Applaudir pour quoi? Un étudiant qui revient dans son lycée faire encore la même demande depuis près de 4 ans ? Nieeeh. C'est du déjà vu, répondit Alya.

- Tu rêverais d'avoir ce genre de demande.

- Non pas vraiment. J'aurais préféré un truc plus simple.

La lesbienne et la nouvelle font mine de ne pas nous entendre et continuent de discuter comme si de rien était.

- Et toi Izzy? Tu as un cavalier pour le bal? J'aurais bien posé la question à Nolwenn mais on sait tous que c'est une lesbienne et que sa copine l'a larguée.

- Je n'ai pas de cavalier. Mais ça serait un plaisir si Nolwenn se décidait enfin à me demander d'être sa cavalière.

Quoi ? J'ai mal entendu sûrement.

- Je savais que y'avait bien un truc entre vous, répliqua l'idiot roux en souriant.

- Tu... Euh... Attends... balbutia Nolwenn.

Attends? Elle n'était pas au courant que cette peste en pinçait pour elle? Elle est aveugle? J'y crois pas.

- Beurk des lesbiennes. Je préfère m'éloigner avant que ça ne me contamine.

- Je crois pas qu'on puisse attraper cette maladie si on l'a déjà Reine, dit Izzy.

Hein ?

- Moi lesbienne ? Tu ne vois pas mon mec? Pauvre fille brisée.

- Ouais fais comme si tu n'es pas secrètement amoureuse de Nolwenn.

Elle se fout de moi cette fille.

- T'es malade? Juste parce que je t'ai donné l'occasion de me parler tu me sors des insanités pareilles? Va crever. Allez tous crever.

Je retourne d'où je viens. Heureusement que personne n'avait prêté attention à cette vilaine conversation. Je retourne embrasser langoureusement mon bébé en regardant cette Izzy qui a l'air de bien se foutre de ma gueule avec ses idiots d'amis. Qu'est-ce qu'il lui prend à cette idiote? Il n'y a pas plus hétéro et homophobe que moi. Si toute la terre devient homo, je suis sûrement décédée depuis des lustres. Jamais je ne serai associée à ce genre de délire. Beurk.

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Après les cours, nous sommes allés prendre un yaourt glacé avec mon copain.

- Ça va ma Reine? me demande mon chéri.

- Oui bien sûr. Pourquoi ?

- Tu m'as l'air un peu distraite. Je t'expliquais comment s'est passé le championnat.

- Oui oui reprends où tu étais.

- Je disais que Wang...

Attends, ce n'est pas Nolwenn? Qu'est-ce qu'elle fout avec la nouvelle? En plus main dans la main ? Elles sortent ensemble !? J'y crois pas. Et c'est moi qui les ai mises en couple. En quelques sortes. Bon. Techniquement si je n'avais pas parlé Izzy n'aurait pas sauté sur cette occasion. Faut que je sois rassurée. Je me lève et me dirige vers elles, laissant mon copain ahuri.

- Qu'est-ce que vous foutez ici?

- Je crois que ce glacier ne t'appartient pas Walton, répondit calmement Nolwenn. Toujours sans me regarder.

D'ailleurs pourquoi elle évite autant de me regarder? Elle me trouve moche?

- Vous êtes en couple maintenant ? Eww.

- Je ne vois toujours pas en quoi ça te regarde. S'il te plaît Walton, laisse nous.

Elle prend la main de sa copine et elles s'en vont. J'arrive pas à croire à quel point elle est hautaine. Je dois lui rendre ça, même si je dois y laisser ma peau.
Je retourne m'assoir mais Yannick est parti. Encore un autre idiot. Décidément cette ville n'a que des gens pourris?