Hybride

Le Prince charmant

Une fois dans leur chambre, Elina envoya un message à José pour lui dire qu’elle était arrivée. Vanessa, se jetant sur le super lit, dit : (Tu ne m'avais pas dit que c'était un milliardaire, il est le prince de Grande-Bretagne ou quoi ?). Elina se tourna vers sa colocataire et répondit : (Hé, il s'appelle José, il est espagnol). Vanessa continua : (En tout cas, ce José, il a mis le paquet pour rencontrer une simple amie). Elina lança un oreiller dans sa direction, mais, au fond d’elle, elle partageait le même avis que Vanessa.

Quelques minutes après leur installation, Elina remarqua que José lui avait répondu : "J'espère que la chambre vous plaît. On se donne rendez-vous à vingt heures dans le restaurant, j’ai réservé une table. PS : ton amie ne pourra pas venir dans la salle car il faut une réservation spéciale, mais elle peut commander ce qu’elle veut et elle sera livrée jusqu'à votre chambre." Elina sourit, mais son cœur battait plus fort malgré elle. Elle tendit son téléphone à Vanessa, qui, après un moment, se leva précipitamment et dit : (Il faut que tu partes sous la douche maintenant. Je m'occupe de choisir tes vêtements, et je vais aussi m’occuper de ton maquillage et de ta coiffure). Elina, toujours hésitante, lui répondit d'une voix tremblante : (J’ai peur, et je crois qu’il ne m’aime pas). Vanessa poussa son amie dans la douche et lui dit : (Elina, on ne se connaît pas encore très bien, mais je crois que tu ne te fais pas assez confiance. T’es jolie, marrante, et intelligente, pourquoi quelqu’un ne pourrait-il pas t’apprécier ?). Elina finit par sourire et se prépara avec plus de motivation, réconfortée par les paroles encourageantes de sa nouvelle amie.

Elina se tenait sur la première marche de l’escalier, le cœur battant. Elle avait de longs cheveux châtains bouclés et portait une robe bleue de princesse qui mettait en valeur ses yeux verts. Sa peau pâle faisait ressortir ses joues légèrement rosies. Un homme, probablement un serveur, vint vers elle et dit : (Madame, Monsieur vous attendent en bas). Elle commença à descendre les marches, et à mesure qu’elle progressait, elle ne percevait aucun bruit, comme si la salle était vide. Et en effet, elle l'était presque entièrement. Au milieu de la vaste pièce, des pétales de roses étaient éparpillés, et à une table magnifiquement décorée, un homme se tenait debout, attendant l’arrivée d’Elina. Au début, Elina n'osait pas le regarder, trop timide et gênée d’être au centre de l’attention. Mais son cœur se figea. Elle n'en croyait pas ses yeux. Elle avait imaginé tout un tas de scénarios sur la véritable identité de José, mais ce qu’elle voyait devant elle dépassait toutes ses craintes et, surtout, ses espérances. Avec ses yeux noisette scintillants, son sourire charmeur et ses cheveux châtains, Elina oublia toute son anxiété. Elle fut la première à parler : (C’est vraiment toi, tu es vraiment Alberto Fernández ?). Le jeune footballeur, avec un sourire, tira la chaise pour Elina et dit : (Oui, c'est bien moi. Et toi, tu es vraiment Elina Fernandez ?). Elina s'assit, sans quitter Alberto des yeux, incapable de croire ce qu’elle voyait. Puis, gêné, lui aussi nerveux, il dit : (Je suis désolé, tu me mets mal à l'aise. T'es tellement belle, encore plus que sur les photos, c'est incroyable). Elina, avec un sourire ironique, répliqua : (Vraiment, c’est toi qui es mal à l’aise, là ?). Alberto la regarda dans les yeux et répondit : (Oui, vraiment. Je suis complètement perdu dans ta beauté). Elina, mal à l’aise, baissa les yeux et dit timidement : (Arrête, je n’arrive pas à me concentrer. Ne me regarde pas comme ça).

Le dîner se déroula merveilleusement bien, et plus la conversation avançait, plus Elina se rendait compte que c'était bel et bien José avec qui elle parlait, et non un autre. Elle riait et discutait avec Alberto comme elle le faisait avec José, et sa plus grande peur commençait à s’effacer. Elle se risqua à poser une question : (Alors, José, t'es juste fan de foot ?). Alberto, avec un sourire gêné, répondit : (Elina, je suis vraiment désolé, comprends-moi. Je devais protéger mon identité. Mais, lorsque j’ai su à qui j’avais affaire, j’ai décidé de me présenter officiellement). Elina, avec un petit sourire, dit : (Et alors ? Tu sais combien je déteste que tu aies raison, et tu me le prouves. Bon, je te pardonne cette fois). Alberto lui sourit en continuant à manger, tout en la fixant, ce qui provoqua un effet immédiat sur Elina.

À la fin du dîner, Alberto dit : (Elina, je suis désolé, le club m’interdit de passer plus de temps avec toi aujourd’hui. Déjà, j’ai tellement souffert pour préparer tout ça, mais je te promets que je me rattraperai une fois à Barcelone). Elina, sans regarder Alberto, répondit : (À Barcelone ? Tu veux me revoir alors ? Je veux dire… oui, on va se voir, je crois). Alberto, en l'embrassant sur le front, ajouta : (Je me languis déjà de ton absence, très chère Elina). Elina adorait quand Alberto, alias José, lui parlait comme un chevalier du Moyen Âge et la courtisait telle une princesse.

Chacun regagna sa chambre de son côté. Vanessa attendait impatiemment pour savoir les détails du rendez-vous. Une fois qu’Elina eut fini de raconter son aventure folle avec son mystérieux correspondant, Vanessa, les yeux brillants de joie, lui dit, plus excitée qu'Elina elle-même : (Elina, on ne se connaît pas vraiment, mais je suis jalouse, vraiment ! Pablo Alberto, même moi qui ne connais rien au foot, je sais qui c’est. Vraiment, t’es chanceuse. J’espère que tu sais quelle chance tu as, contrairement à ton cousin. Écoute, dis-lui de me présenter à Fernando. J’imagine le beau Fernando qui me parle et m’appelle pour me rejoindre. Vraiment, je pourrais être ta demoiselle d’honneur pour ton mariage. Je dois être proche de la femme d’Alberto si je veux que Fernando me remarque !). Elina éclata de rire, poliment, car pour envisager un mariage, elle devait déjà avoir une longue vie devant elle. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être contaminée par l’enthousiasme un peu fou de Vanessa. Cette dernière poursuivit son délire : (Alors vous, les Fernandez, il faut absolument que vous me disiez votre secret. D’une part, je suis invitée par Noah et il rencontre la magnifique Nicole Wallace, et d’autre part, toi, qui rencontres le séduisant Alberto. Ou peut-être que c’est moi qui vous porte chance. Je dois être une fée ou quelque chose comme ça !). Elina admettait, en son for intérieur, que c’était un peu bizarre, que, en une semaine, la vie des deux hôtes avait pris une tournure soudaine. Mais Elina garda cela pour elle. C’était déjà assez compliqué de penser à l’avenir qui les attendait. Elle posa son téléphone et, à sa grande joie, elle aperçut un message de Pablo qui disait : "J’ai hâte de te revoir, j’espère que toi aussi."