Hybride

Une Vie Sur Deux

Depuis que l'Homme a commencé à dominer et à conquérir le monde en goûtant au pouvoir, une guerre entre les deux sexes éclata, chacun cherchant à prouver sa supériorité. Ce conflit persista pendant des siècles, divisant les peuples de multiples façons.

Cependant, tout excès doit être puni. En Espagne, un ancien roi, ayant perdu son humanité dans cette lutte, massacra des femmes et réduisit les survivantes à l'esclavage. Mais un jour, alors qu'il se rendait pour brûler des femmes accusées de sorcellerie, l'une d'elles lui cracha sur les pieds et prononça ces mots :

La sorcière dit : (Le tyran qui survivra verra dans sa descendance qui viendra. Une génération succédera à l'autre, et un hybride apparaîtra. Il vivra alternant entre deux auras : un homme un dimanche, une femme le dimanche suivant. Mais quand son vingtième anniversaire prendra fin, un choix devra être fait. Il décidera s'il reste homme jusqu'à sa mort... ou devient femme pour ses derniers jours.)

Elina regarda la pierre à moitié brisée, incrustée dans le mur de la cave où la malédiction était gravée. Son père, surgissant derrière elle, la fit sursauter en l'appelant.

Le père dit : (Oh, désolé, je ne voulais pas te faire peur.)
Il s'approcha, un sourire contrit aux lèvres, et fixa à son tour la pierre.

Elina répondit : (Ce n'est pas grave, Papa. Je vais bien, ne t'inquiète pas.)
Son père posa les mains sur ses épaules, son regard s'alourdissant.

Le père dit : (Écoute, aujourd'hui c'est ton anniversaire. Tu as trois cent soixante-cinq jours pour réfléchir. Pour l'instant, pense seulement à faire la fête.)

Elina trembla légèrement, esquissant un sourire forcé.

Elina répondit : (Merci. J'essaierai d'oublier... juste pour aujourd'hui.)
Voyant son expression inquiète, elle ajouta :
Elina dit : (Je te promets.)

Son père sourit et sortit un cadeau de sa poche.

Le père dit : (J'ai ceci pour toi. Et celui de Noah est caché. Ne fouine pas - il l'aura ce week-end.)

Elina répondit, espiègle : (Fouiner ? Ce n'est vraiment pas mon genre.)
Il lui tendit alors deux billets pour le FC Barcelone contre Arsenal, à Londres.

Elina s'exclama : (Je n'y crois pas ! Tu es le meilleur !)
Elle sauta dans ses bras, rayonnante.

Le père ajouta, plus grave : (Je sais que tu n'aimes pas les foules... mais ce sont tes invités. Essaie de t'amuser.)

---

Ce soir-là, Elina écrivit dans son journal :

Elina écrit : (Cher journal, ma vie basculera dans un an. À minuit précis, je ne sais pas si je serai encore là. Rester ? Disparaître ? Franchement, je préfère la seconde option. Le monde se porterait mieux sans moi. Pourquoi priver Noah de sa place ? Ce serait injuste... mais la vie l'est.
Je hais cette malédiction. Être séparée de mes parents, cachée comme un secret... Le pire, c'est de ne jamais pouvoir parler à Noah. Qu'il disparaisse sans que je le connaisse me tue. Mon choix est logique : c'est lui qui mérite de vivre.)

Elle ferma son journal, essuya ses larmes, et s'endormit.

---

Une semaine plus tard, à minuit, Noah prit place dans la "maison de transition". Sur la table de nuit, un mot d'Elina l'attendait :

Elina écrit : (Cher Noah, bon anniversaire ! Papa t'a acheté des billets pour un film - un gros événement, paraît-il. Profite bien ! Moi, j'ai eu ceux du Barça... Nos parents y ont mis du cœur. PS : Ne lui dis pas que j'ai vu ton cadeau.
Autre PS : Inviteras-tu la jolie Vanessa ? Moi, je pense demander à José.)

Noah sourit, mélancolique.

Noah murmura : (Elle est idiote. Elle préfère m'écrire plutôt que partager ses souvenirs...)
Il rangea le mot dans sa boîte à souvenirs, puis soupira.

Noah se dit : (C'est arrivé. Notre dernière année ensemble.)
Feuilletant d'anciens messages, il rit un instant avant de chuchoter :
Noah ajouta : (Je ne pourrai jamais vivre sans elle.)