Chapitre 6

48 19 12
                                    




Alors je la mange cette foutue omelette.

Et il ne me quitte pas des yeux, les bras croisés et la mâchoire serrée.

Je repose doucement mon assiette sur la petite table basse en face de moi, en prenant le temps d'analyser la situation.

Donc, Jace Williams, ce gars qui m'a vu sous mon meilleur jour mais également sous mon pire. Je ne peux m'empêcher de regretter les moments passés dans ses bras, à rigoler ou à pleurer.

Et je dois me convaincre que cet homme est le même que celui assis à côté de moi, mais je sais que ce n'est pas le cas.

Ils ne partagent qu'un prénom et un semblant de visage. Ma respiration est lourde et sa présence me met mal à l'aise.

Je sens qu'il ne va pas parler, alors je le fais, dans un soupir qui semble m'échapper.

-La plupart personnes portées disparues ou kidnappées meurent dans les trois premières heures, sinon dans les 48 premières heures.

Il se racle la gorge avant de se pencher en avant, d'une manière qui parait si innocente mais qui me terrifie.

-Liz, tu veux partir ?. Il marque une pause alors que je ne dis rien et reprend d'une voix encore plus calme et perçante. Alors pars.

Sa voix me frappe comme un fouet.

C'est quoi ce bordel ?

Alors, doucement, il appuie ses mains sur ses accoudoirs et se lève. Sans même me jeter un regard, il s'élance vers un couloir.

-Qu'est-ce que tu racontes, putain ?

Il se poste, dos à moi, et je vois sa tête secouer avant qu'il ne se retourne qu'à moitié, juste assez pour que je puisse voir son foutu sourire.

- Je sais que tu va rester.

Et puis il recommence a partir, me laissant sur ce canapé.

-Je vais prendre une douche, fais comme chez toi.

Alors qu'il disparaît derrière une porte, je m'affale sur le dossier, essayant de retenir mes larmes.

Quand j'entends l'eau couler, je me lève, pour la première fois depuis que je suis ici. Et je commence à chercher mes affaires. Je suis habillée de ce qui me semble être un de ses t-shirt avec un jogging.

Donc il m'a déshabillé ce connard.

Je cherche les vêtements que je portais quand...

Quand il a tué deux gars, et qu'il s'apprêtait à en tuer un troisième. Et ça me revient, le regard désespéré du dernier, quand nos regards se sont croisés, il me suppliait de faire quelque chose, et moi je suis restée tétanisée.

Comme ce jour là.

Revoir un cadavre n'était pas quelque chose que j'avais prévu de faire, mais en voir deux, presque transformés en bouillie, une marre de sang les encerclant. C'était comme revivre un vieux cauchemars.

Ce corps inerte, les yeux vitreux, les lèvres violettes, et moi immobile.

Je me suis repassée cette scène des centaines de fois, j'ai imaginé tous les scénarios possibles. Et si j'étais arrivée plus tôt ? Et si je n'était pas arrivée du tout ? Si ça avait été quelqu'un d'autre qui l'avait trouvé ?

Mais j'aurais du bouger. Et maintenant, j'aurais pu aussi faire quelque chose pour ces pauvres hommes.

J'essaie de me reconcentrer en continuant mon exploration de cet appartement.

J'entre dans la cuisine, une salle immaculée et parfaitement rangée.

On se croirait dans American psycho.

Je continue mon exploration en m'avançant dans le couloir. J'ouvre alors une porte, pour découvrir une chambre.

Une immense chambre, avec des murs gris, une baie vitrée et juste un lit aux draps noirs ainsi qu'une commode.                                                                                             

Je m'avance dans cette pièce qui, je ne saurais dire pourquoi, me rend triste. La chambre que j'ai connu était si lumineuse, colorée et vivante. Une vague de nostalgie me frappa.

Je vis sur le lit mes vêtements, soigneusement pliés.

-Je pourrais passer pour prendre des vêtements ?

Je sursaute quand je l'entend et me retourne pour le retrouver, torse-nu, une serviette enroulée autour de ses hanches.

Et il souri encore quand il me passe à côté pour atteindre sa commode et en tirer de quoi s'habiller. Sa carrure passe devant moi et mes yeux analysent tout son corps. Il est bien plus musclé qu'avant et il a plusieurs tatouages en plus également. Ses cheveux sont plus long et épais.

Ses yeux sont toujours aussi verts mais ils sont moins...doux. Les traits de son visages sont durs, et je remarque quelques cicatrices sur le haut de son corps.

-Je sais que je suis beau mais j'adorerais me changer en toute intimité. Même s'il n'y a rien que tu n'aurais pas déjà vu.

Je laisse sortir un rire sec avant de lui rétorquer.

-C'est vrai que pour moi tu t'es pas gêné. Dis-je en faisant un signe de tête vers mes vêtements sur son lit.

Il ricana doucement.

-Ce n'était également rien que je n'avais pas déjà vu.

Je le fusilla de regard.

Il me regarda avec un air de défis tout en jetant ses habits sur son épaule.

Tu t'es pas gêné ? Donc moi non plus, je reste ici.

Il eu l'air de comprendre mon envie de me venger puisque il se racla la gorge avant de me sortir dans le plus grand de tous les calmes:

-Quoique, j'avais jamais vu ce petit tatouage en haut de ta cuisse, il est très interess-

-D'accord j'ai compris je m'en vais.

Alors que je claque la porte derrière moi, je l'entends rire. Et ce rire, ce doit bien être la seule chose qui reste de Will.


Et voilà ! Bon pour être honnête je suis pas trop fan de ce chapitre...

Dites moi ce que vous en pensez !

Bye <3

Verre à moitié videOù les histoires vivent. Découvrez maintenant