19. Nosce te ipsum

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nda : chapitre plus court que d'habitude, mais le prochain sera plus long et contiendra un tournant pour le jikook <3







Hoseok n'était pas du genre à se plaindre dans la vie. Il était plutôt du genre à saisir les occasions qui se présentaient à lui. Il aimait discuter avec les autres, les observer et surtout écouter ce qu'ils avaient à dire. C'était sa nature de bêta qui s'exprimait là, le poussant à raisonner et apaiser.

Les omégas qu'il avait fréquentés avaient trouvé du réconfort auprès de lui, aussi humainement que sexuellement, mais avec le temps, il s'était lassé de n'être qu'un journal intime. Celui qui panse les blessures avant de laisser l'oiseau s'envoler. Il voulait lui aussi connaître les passions d'une véritable relation, ses hauts et ses bas, quelque chose qui le ferait vibrer. Une connexion, à défaut de trouver son âme sœur, similaire à celle de ses propres parents qui vivaient encore le grand amour. Il les regardait pique niquer, passer des week-end dans la forêt, s'amuser à se surprendre avec divers cadeaux, et il regrettait d'avoir une bonne ouïe lorsqu'il les entendait essayer en vain de repeupler la Terre.

Bien que cela l'attristait parfois, Hoseok ne s'en plaignait pas. Sa situation n'était pas catastrophique et il ne se sentait jamais seul.

" Et là, je lui ai dit que c'était hors de question ! dit l'oméga, offusquée. Je suis mariée, et lui qu'est-ce qu'il fait ? Cordonnier... "

Le bêta détourna les yeux de sa toile pour regarder son modèle, une belle femme dans la fin de la trentaine qui n'avait rien à envier à plus jeune qu'elle. Elle était assise sur une ottomane, les jambes croisées en prenant la pose. Ses longs cheveux bouclés étaient soyeux, tombant sur sa fine robe de nuit laissant entrevoir la roseur de ses tétons et les rondeurs de ses hanches fertiles.

En dehors de ses tâches quotidiennes sur le campement, Hoseok s'adonnait à la peinture en prenant pour modèle des omégas qui avaient besoin de réconfort ou d'un simple confident discret. Pas grand monde ne le savait puisqu'il ne le criait pas sur les toits, mais il était doué. C'était une source de revenus intéressante, d'autant plus qu'il réfléchissait à voyager. Cela ne pouvait pas se faire sans acheter un cheval.

" À partir du moment où il a visité ta couche, je pensais que votre relation avait déjà commencé... dit-il avant de continuer d'ajouter de la couleur.

- Aucun d'entre nous n'avait osé mettre un nom dessus. Aujourd'hui il veut que je divorce. Qu'est-ce que je devrais faire, selon toi ? Défaire un lien est très douloureux et nous avons onze ans d'écart...

- Hum... Ça lui fait vingt-six ans, pas si effrayant que ça comme écart. Puis ton mari est âgé, tu l'as connue très jeune... Vous avez fini par devenir amis avec le temps, mais l'amour n'est jamais venu. Même après trois enfants. C'est un dilemme, et c'est à toi de choisir si tu veux changer de vie. Si tu as le cran de changer de vie, de supporter le regard des autres. Dire qu'il est cordonnier n'est qu'une excuse... Tu adores te pavaner avec de nouvelles chaussures aux dîners "

Elle sourit faiblement, s'avouant vaincue. Rien ne la retenait de trouver le bonheur et de l'assumer à la lumière du jour, hormis le regard des autres.

" Une fois marié, ton épouse ou ton époux sera bien chanceux. Tu résous mes problèmes en quelques minutes, alors que cela fait des mois que je réfléchis... dit-elle en riant légèrement.

- Je vois les problèmes comme un gros tas de ficelles emmêlées. Il faut y aller doucement, se concentrer, être calme. Il n'y a rien de plus simple ensuite... "

La femme lui sourit et il ajouta un dernier coup de pinceau à son œuvre. Les couleurs et les formes pouvaient paraître grossières pour quelqu'un sans aucun attrait pour l'art, mais en réalité ils avaient l'air de vagues colorées. Comme si l'on regardait à travers une eau agitée.

Butterflies And Hurricanes | jikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant