Le Choixpeau sans voix

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Alors que la voix annonçait leur arrivée à la gare de Pré-au-Lard, l'excitation des élèves du Poudlard Express montait. Le train ralentissait progressivement, et les élèves s'empressaient de rassembler leurs affaires, impatients de découvrir Poudlard ou de retrouver leur maison après les vacances. Mais, assis dans un coin du dernier wagon, Midir n'éprouvait que de l'appréhension. L'agitation joyeuse autour de lui ne faisait que souligner davantage son malaise.

Il n'avait qu'une envie : retourner auprès de Fol Œil, descendre dans la crypte de la maison de Sirius et attendre le retour de son père. Le tumulte des élèves ne faisait que renforcer ce désir d'échapper à l'inconnu de Poudlard. Malgré cela, il finit par se lever, rassemblant ses affaires avec une lassitude palpable, le regard fixé sur le sol du compartiment.

Lorsqu'il descendit du train et se retrouva parmi la foule animée d'élèves, il chercha instinctivement un visage familier. Ginny, Harry, Ron, Hermione et Neville se tenaient à quelques pas, mais ne le remarquaient pas. Hésitant, Midir observait autour de lui, incapable de savoir ce qu'il devait faire. Il fixa un moment les ombres d'une forêt au loin et pensa à courir s'y cacher. Il s'avança un peu alors que d'autres élèves se pressaient autour, le bousculant, impatients de monter dans les diligences qui les conduiraient au château. Midir évitait leur regard, son visage figé dans une expression neutre.

Tous les élèves de première année et ceux qui arrivaient pour la première fois à Poudlard furent appelés par une voix :

— Les nouveaux, par ici !

Une lanterne se balança devant lui et sa lueur éclaira le menton proéminent et la coupe de cheveux d'une sorcière trapue.

Midir se plaça au fond de la file des nouveaux. Un éclair illumina alors le ciel et il leva la tête, tournant sur lui-même. Il le sentait. Il l'avait retrouvé.

— On y va ! Hé !

La femme s'avança vers lui, et le poussa à suivre les autres vers un chemin qui s'enfonçait dans la forêt où Midir pensa à s'y perdre.

Il oublia un peu son appréhension et la présence de son père quand ils surgirent sur le rivage d'un lac, et virent le château.

Poudlard s'élevait majestueusement sur la falaise, illuminé par des milliers de fenêtres. Le reflet des tours scintillait sur le lac, tandis que les éclairs et l'orage se mêlaient à l'eau noire.

La pluie tomba juste au moment où Midir posait le pied dans le Parc du château. Il se retourna vivement vers le lac. Il fixa alors une forme noire de l'autre côté.

— Papa, chuchota Midir.

— On y va ! Le petit rêveur ! Tu suis toujours ! S'exclama la guide. Allez !

Midir ne bougea pas. Il devait retourner de l'autre côté du lac. Il s'approcha de la barque la plus proche.

— Qu'est-ce que tu fais !? Cria énervée la sorcière. Viens ici !

Elle le tira en arrière.

— Non !

Midir la repoussa et laissa ce don qui faisait peur aux autres s'échapper de lui, leur privant alors de la joie. Il sauta dans une barque mais alors un oiseau lumineux apparu sur son épaule et il disparu dans une flamme.

— Stop ! Midir ! Tonna la voix de Dumbledore.

Midir donna un coup de pied dans les chevilles de Dumbledore qui l'enlaçait en espérant le calmer.

— Calme toi ! Midir...

— Je veux mon père ! Rugit Midir, des larmes aux yeux. Il est là ! Papa ! Papa !

Le Prince d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant