Rencontre étrange

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Mémoires de Xander Gamp

An 1499

Tigrifth et moi fûmes envoyé dans un village portuaire afin d'enquêter sur d'étranges disparitions de pêcheurs. Nous nous fîmes passer pour de simple marins, cherchant un travail sur une chaloupe. Après plusieurs jours à naviguer, entouré de l'odeur pestilentielle de poissons, nous vîmes au loin, une bien sinistre image : entourée par le brume glaciale, de râle lugubre, et sur un roc balayé par le flot ténébreux, une tour de pierre noire, tout droit sortie des Enfers nous attendait. Nous accostâmes sur un triste appontement. Je n'ai point les mots pour décrire ce que nous allions découvrir et voir dans cette haute bâtisse. Je me souviens encore de l'impression d'être entré dans un monde hors du temps, où seul la noirceur et les ténèbres vivaient. Nous fûmes accueilli par un rire doux, cristallin et enfantin, et pendant la marche jusqu'à l'arche qui marquée l'entrée du donjon, toute émotion et sentiment me furent inconnu. Je ne me souviens que de ce rire, si joyeux, si enclin à vouloir rattraper, avec une envie de découvrir le visage de l'enfant si heureux, oubliant le froid, pendant un court temps.

Il était là, nous observant, ses yeux brillants, un sourire que je crus de premier abord bienvenue, puis que je compris n'être que narquois et plein de malice. Je n'ai jamais cru aux légendes et contes, ni à un être unique et supérieur comme ces pêcheurs qui nous accompagnaient ce jour là. Ou était-ce déjà la nuit ? Le temps était comme figé, comme ce froid glaciale qui commençait à nous envelopper. Les râles venaient des murs. Des cris d'agonies les accompagnaient. Et ce rire. Ce garçon, enfant d'un démon, riait avec douceur, se moquant de nous, prisonnier de cette prison. Mon compagnon et moi oublièrent un instant ce que nous étions, subjugués et effrayés par les créatures qui entouraient ce garçon au rire malicieux. Tigrifh se reprit plus vite que moi. Il me cria dessus, que je réagisse et sorte aussi ma baguette magique. Vise l'enfant, c'est lui le maître, me supplia Tigrifth qui tentait en vain de faire reculer Inferi, créatures monstrueuses à deux têtes, à huit bras, et monstres glaçants qui nous vidaient de tout espoir. TIgrifth usa du feu, usa de mille sortilège pour nous sortir de ce mauvais pas. L'enfant n'avait pas bouger, et ne riait plus. Il nous observait, curieux, et même émerveillé de nous voir nous défendre contre son armée de diables. Face à nous, ce n'était plus que les ombres des pêcheurs disparus. Face à nous, ce n'était que le cauchemar recouvert de longue cape noire, aspirant nos âmes. J'avais l'impression que jamais je ne reverrai le ciel bleu, que jamais je ne saurais rire, et même sourire. Je me reprit quand Tigrifth fut violemment mordu par un de ces spectres macabres, avec une tête en lieu de l'estomac. Ce n'était qu'abomination. Je visa le garçon qui nous avait guidé jusqu'à cette salle, le fit éviter et l'attrapa. Il hurla dans un ancien grec, puis cracha sur nous en vieux celtique.

Et alors, le diable se leva de son trône, au fond de cette salle rectangulaire, jonchée de squelettes, de la chairs pour teinture et draps, des viscères pour les tenir. Ce n'était pas un être humain. Il était grand, le visage squelettique, des yeux sans vie, un long manteau en peau, et quelques cheveux sur un crâne blanc. Tigirfth, blessé, m'ordonna de fuir, avec cet enfant, pour l'interroger et le juger, de ses méfaits. Son roi sortit sa baguette magique et me visa, alors que j'emmenais le garçon hors de cet abîme. Tigrifth se jeta sur ce mage. Je n'avais jamais fait face à tel sorcier. Je ne chercha qu'à fuir, sauver ma vie, tout en entraînant son jeune serviteur jusqu'à la chaloupe, oubliant les moldus.

L'enfant était aussi un maître magicien. Je due l'assommer pour réussir à quitter l'île, et j'entendis au loin un cri plein de rage, celui d'un monstre dans sa tour des cauchemars.

J'ai remis l'enfant au Ministère. Il fut interroger, mais il sembla maigres les questions rester muet. Il ne dit que son nom. Un nom maudit que je n'ose écrire. On me demanda un mois plus tard, de guider une équipe jusqu'à l'île qui n'était alors plus entourée de brouillard, bien visible. Le mage n'était plus, mais les horribles créations nous attendaient. Nous réussîmes à avancer un peu dans la forteresse, et chaque cellule était alors une terrible découverte. J'en suis revenu avec des insomnies, et une toux qui ne me quitte plus depuis deux ans. Alors, que mon souffle se fait de plus en plus difficile, que j'ai l'âge de fonder famille, je sens mon heure s'approcher. Je laisse mon témoignage pour avertissement : oubliez cette île. L'enfant est toujours en vie, attendant d'être libéré. Nos savants l'ont fait prisonnier, car aucun sort, aucune méthode ne mit fin à sa vie monstrueuse. J'ai entendu qu'une nouvelle salle, prêt de celle de l'arche au voile mortel, aurait été bâti autour de son caveau. On m'a rapporté que seul la peur y demeure, à présent. Priez pour ne jamais mettre un pied dans ce donjon, et surtout que jamais ce garçon maudit ne quitte son tombeau.

Le Prince d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant