𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙸𝙸𝙸

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𝙻𝚒𝚜𝚎𝚊




— ...après ce laps de temps, une énorme révolution a possédé toute la société, côté politique ou même dans...

Et me voilà encore dépitée devant ma table de cours, à deux doigts de me pendre à partir du plafond au dessus de ma tête. Mais je me retiens un minimum. La vie n'est pas donnée à tout le monde, hein.

Oui, on pourrait dire que j'ai 22 ans et donc un avenir tout tracé, mais c'est totalement le contraire.

Avant que mon père ne parte - apparemment, c'est seulement ma mère qui me l'a annoncé - il m'aurait laissé une certaine somme d'argent pour que ma venue dans cette université soit sûre. Je ne sais pas pourquoi il y tenait tant, mais bon, j'y suis et ça ne me plaît pas vraiment au final...

Mais je n'ai pas choisi d'être ici, alors je fais avec. Mon père devait avoir ses raisons.

Mon regard se tourne vers la droite, où Savanna est assise, autant désespérée que moi, si je comprends bien son regard vers le vide.

Elle doit sentir le poids lourd que mes yeux portent sur elle et se décale vers la gauche pour me regarder en retour.

On se sourit mutuellement. Mais ce sont plus des sourires de meufs dépitées qu'autre chose. La joie de vivre, finalement.

Alors que je pensais finir ma vie dans cette salle, la tête entre mes bras, le microphone de la pièce se mit à sonner pour dicter une phrase qui me fit froncer les sourcils et relever la nuque.

– J'appelle madame Santiago Liséa qui doit se rendre dans le bureau du principal. Maintenant.

Bon, point positif : on me sort enfin de cet enfer.

Mais, celui que je ne comprenais pas, c'était, pourquoi on me convoque ?

Cela ne m'arrive presque jamais d'être appelé par le proviseur, et même dans l'école en général, c'est très rare.

Comme par hasard, après des mois sans énoncer personne, c'est moi qu'on a choisi, génial.

De plus, cet homme a toujours été très bizarre avec moi, allez savoir pourquoi.

Je pourrais parier n'importe quelle somme pour dire qu'il va me parler de mes notes, et m'annoncer qu'il faut que je me ressaisisse.

Et promis j'essaye. C'est juste très dure, un énorme fardeau.

On m'a toujours dit que croire en ses rêves ne voulait pas forcément dire les réaliser. On y croit, sans convenance. On y croit sans vraiment y croire, finalement.

Mon rêve a toujours été de vivre ma passion en étant heureuse, seule ou accompagnée, tant que je suis épanouie, ça me convient. Mais malheureusement, je ne risque pas d'aller loin assise sur une chaise dans un amphithéâtre immense à mon âge.

Malgré tout ce monde, je me sens toujours vide dans ce genre d'endroit. Ce sentiment, je le détiens dans l'âme, c'est certainement mon meilleur ami dans une vie où seuls les émotions coexistent. Sûrement même.

Au moment où je me rends compte que la moitié de la salle est tournée vers moi, je me lève et sortie de la salle en lançant un bref regard à ma meilleure amie. Elle n'a pas l'air de comprendre non plus.

En marchant dans les couloirs, je m'aperçois que j'ai laissé mes affaires sur ma table. Mais si le rendez-vous dure un moment, je devrai demander à Savanna de me les prendre.

L'angoisse est fortement présente, elle augmente dans chaque particules de mes cellules, me déchirant le cœur. Une fracture de l'âme se fit ressentir et c'était si intense que j'ai dû m'adosser à un casier.

BEAUTIFUL SUBMISSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant