Rituel matinal

941 29 12
                                    


La sonnerie de son téléphone réveilla Florence. Elle tâtonna et finit par l'attraper sur sa table de chevet. Elle lut rapidement le nom avant de prendre l'appel.


"Oui, Jean-Paul," dit-elle, la voix endormie.


"Désolé de vous réveiller si tôt, Commissaire, mais on a un meurtre."


"Très bien, j'arrive. Vous m'envoyez la localisation ?"


"Tout de suite. Je vous laisse prévenir Pascal ?"


"Je m'en charge," répondit Florence. "A tout à l'heure."


"A tout à l'heure, Commissaire."


Florence raccrocha et reposa le téléphone sur la table de chevet. La journée ne commençait pas de la meilleure des façons. Pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire quand elle sentit son compagnon enrouler un bras autour de sa taille. Elle se retourna sur le dos et, aussitôt, il se blottit contre elle, passa un bras et une jambe sur elle et nicha sa tête dans son cou.


"Bonjour," murmura-t-elle.


"Bonjour. Il est quelle heure?"


"Pas tout à fait 6h30."


Le sourire de Florence s'élargit encore en l'entendant grogner. Il n'était pas du matin, elle l'avait très vite compris.


"Trop tôt..." répondit-il en déposant des baisers au creux du cou de Florence.


"Je sais, mais on doit aller travailler, Pascal."


"Encore deux minutes."


C'était leur petit rituel du matin ; prendre deux minutes pour eux avant de se lever et de commencer la journée. Pascal l'avait instauré dès la première nuit qu'ils avaient passée ensemble. Généralement, ils passaient ces deux minutes dans cette position, blottis l'un contre l'autre, sans parler, profitant simplement du moment. Et Florence appréciait grandement ce moment rien qu'à eux.


Elle caressa le bras que Pascal avait posé sur elle, acquiesçant silencieusement à sa demande. Ce réveil en douceur leur faisait du bien.


Cela faisait maintenant près de trois mois qu'ils étaient en couple. Depuis le mariage de Jules et Lili. Ce jour-là, ils ne s'étaient pas quittés ; où l'un se trouvait se tenait également l'autre. Durant la soirée, Pascal avait invité Florence à danser. Tout le monde avait pu voir à quel point ils étaient proches. Ceux qui ne les connaissaient pas avaient trouvé étonnante la complicité entre la mère du marié et le père de la mariée. Leurs enfants et leurs amis et collègues, eux, savaient en les observant que ce n'était plus qu'une question de temps.


Ils ne s'étaient pas trompés. Florence et Pascal étaient sortis prendre l'air après une danse rythmée où il l'avait faite tournoyer et rire. Elle avait les yeux levés vers le ciel étoilé et lui les siens rivés sur elle. Sans qu'ils ne s'y attendent ni l'un ni l'autre, il lui avait déclaré ses sentiments.

Les moments douxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant