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Je me réveille au son de la télévision. Il semblerait que je me sois endormis sur le canapé du salon. Je regarde l'heure qui s'affiche sur mon téléphone: 04:28.

Je déteste m'endormir devant la télé. Les bruits finissent toujours par me réveiller à une heure pas possible, même si ils m'aident à m'endormir la plupart du temps. Je n'arrive plus à me rendormir. Que vais-je bien pouvoir faire pour tuer le temps? Je sais! Une petite ampoule clignote au-dessus de ma tête. C'est de l'ironie bien-sûr. Je cours dans ma chambre, ouvre mon armoire et en sors une petite boite rose où il est écrit « Maquillage de princesse » sur le couvercle. J'ai cette boîte depuis toute petite. Ma mère y mettait le maquillage dont elle ne se servait plus pour que je puisse jouer avec. A l'époque je rêvais d'être une grande dame, de portait des hauts talons et d'être très sophistiquée. Je m'assieds par terre, en face de mon miroir et j'ouvre la boîte. Quand je revois son contenu, je souris, me remémorant les fois où ma meilleure amie d'enfance et moi nous maquillions pour jouer aux princesses. Le résultat n'était pas très concluant mais nous en étions fières. Nous courrions jusque nos parents et je me souviens de mon père qui me disait « Ne grandis pas trop vite ma chérie. Il est bien trop tôt pour que papa fasse peur aux jeunes hommes qui souhaitent s'approcher de toi ». Une larme coule le long de ma joue.

Je me ressaisis, prends un fard à paupières mauve et l'applique sur mes paupières. Je trouve ensuite un blush rose très pigmenté et un rouge à lèvres rose Barbie. Je ressemble plus à une bimbo qu'à une princesse. Je fais un selfie et l'envoie ensuite à Laura, ma meilleure amie d'enfance. Elle ne répondra sûrement pas tout de suite, elle doit être en train de dormir. Il me reste du temps avant de me préparer, je vais donc dans le garage et sors ma trottinette Hello Kitty. Je commence à trottiner devant la maison. J'entends une voix masculine derrière moi:

— Ca t'arrives souvent?

Je me retourne et aperçois un garçon d'environ mon âge, assez grand, les cheveux bruns et les yeux marrons.

— Quoi donc? je lui demande.

—Sortir faire de la trottinette pour enfants à cinq heures du matin, en pyjama, maquillée comme un clown? me répond-t-il.

— Non rarement. J'avais juste envie de... de changement! Et puis d'abord, je ne suis pas maquillée comme un clown mais comme une princesse !

— Et bien il est radical ce changement ! dit-il en riant, je m'appelle Noah, je suis ton voisin.

— Oui je t'ai aperçu en rentrant des cours hier soir, moi c'est Debora.

Je lui tends la main. Il la regarde et rit à nouveau en me répondant:

— Une princesse qui salue comme un homme, du jamais vu ! Tu es comique Debora. Bref, je dois y aller, à bientôt, ravie de te connaître!

Il s'éloigne de moi et rentre chez lui. Je reste là, à gober les mouches. Je ne sais pas ce qui me vexe le plus entre le fait qu'il m'a mis un vent en me riant au nez alors que je voulais être sympathique, ou bien le fait qu'il me dise que je suis comique alors que j'étais tout ce qu'il y a de plus sérieuse. Je rentre me démaquiller et me préparer. Je prépare ensuite un smoothie banane. Aujourd'hui je n'ai cours que le matin. Je commence par deux heures de français et termine par deux heures de sport. Cette fois-ci je vais au lycée en voiture, après qu'Alex mon petit frère ai fait une crise parce qu'il ne voulait pas prendre le bus.

Je ne vois pas les heures de français défiler, tellement je suis absorbée par ce que raconte mon professeur. La sonnerie retentit et je vais me changer dans les vestiaires du gymnase. Je regarde mon téléphone et je vois un message de Laura :

« Comme au bon vieux temps! Tu me manques énormément Deb tu sais... »

Je lui réponds qu'elle me manque beaucoup aussi et rejoins Bonnie sur le terrain qui est divisé en deux groupes : les joueurs de football américain et le reste qui fera des courses de relai. J'aperçois au loin Noah, qui me crie « Re-bonjour princesse! » en riant. Je mets mes mains devant mon visage pour me cacher. Je ne savais pas qu'il était dans ce lycée. A côté de lui, un garçon rit de plus belle. C'est Zacharrie. Je l'ignore et commence à courir. Il cherche seulement à avoir de l'attention et ce n'est certainement pas moi qui vais lui en donner.

Une heure plus tard, nous faisons une pause de dix minutes pour boire et reprendre notre souffle. Noah s'approche accompagné de Zacharrie qui s'empresse de m'humilier:

— Joli ton teint rougeâtre Deb! Sans parler des gouttes de sueur sur ton front, cela te donne un vrai charme!

— Tu ne sais pas à quel point j'ai envie de retourner le sol et de t'y enterrer vivant, dis-je avec un faux sourire, et ne m'appelles pas Deb.

Il arrête de rire. Noah quant à lui ressemble à un phoque qui suffoque tellement il rit. Je m'éloigne d'eux, je n'ai pas envie de me prendre la tête aujourd'hui. Encore moins avec un abruti comme Zacharrie. Une fois la pause finie, je me remets à courir. A la fin des cours, Bonnie me propose d'aller faire du shopping au centre commercial, ce que j'accepte, bien évidement.

BECAUSE (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant