6

3.4K 245 9
                                    

La route devient de plus en plus sombre, l'inquiétude me gagne peu à peu.

    — Où est-ce que tu m'emmène? je lui demande.

    — Là où je me réfugie lorsque ça ne va pas, me répond-t-il.

    — Ramènes-moi chez moi, s'il te plaît.

Il ne me répond pas et reste concentré sur la route. Je souffle puis m'appuie sur la portière et regarde par la fenêtre. Tout est noir, le paysage est faiblement éclairé par des lampadaires très espacés. On doit se trouver assez loin du centre de la ville. Je continue d'admirer le paysage un moment quand une musique me sort de mes pensées. Je me tourne et voit Zacharrie régler le volume. C'est de l'électro.

    — Tu aimes? me demande t-il.

    — Ce n'est pas le genre de musique qui entre dans mon top 10 , mais ce n'est pas mal.

Il sourit en voyant que j'apprécie et continue de rouler tandis que je retombe dans mes pensées.

On arrive dans un petit chemin et Zacharrie s'arrête. Il sort de la voiture et je fais de même. Je le suis jusqu'à arriver devant une maison avec de grandes baies vitrées. Il s'avance et ouvre la porte puis entre. J'observe le moindre petit détail. Tout les meubles de la maison ainsi que la décoration ont du coûter une fortune. Je le suis jusque sur la terrasse en silence. Il y a une énorme piscine couverte illuminée. Nous descendons des escaliers puis arrivons sur une deuxième terrasse en bois. Nous avons vue sur tout e la ville de Buenos Aires  qui est entièrement éclairée. Il s'assied sur une chaise.

_ Cette maison appartenait à mon grand-père. C'était sa résidence secondaire. Il m'y emmenait toujours quand j'étais petit. Peu de personnes connaissent l'existence de cette maison. Il a demandé à ma grand-mère de me donner un double des clés peu de temps avant sa mort, me confie t-il.

    — Je suis désolée pour lui... Cette maison est vraiment magnifique, lui dis-je.

    — Lorsque tu es partis de la fête, j'ai reconnu sur ton visage l'expression qui s'affichait sur le mien il y a quelques années. Je me suis dis que t'emmener ici serait une bonne idée pour te faire décompresser.

    — Merci....

    — C'est à cause de ce fameux garçon?

Je reste silencieuse puis il reprend:

    — J'ai raison. Je sais qu'on ne se connaît que depuis quelques jours mais tu veux en parler?

    —C'est compliqué... je lui réponds.

    —Arrêtes de tourner autour du pot Deb. Je vois bien que tu as envie de me raconter ce qu'il se passe, de pleurer comme tu ne l'as pas fais depuis un certains temps. Mais tu ne le fais pas parce que tu hésites à me donner ta confiance et tu as peur que je te juge.

Sur ces mots , des petites larmes coulent le long de mes joues.

    — Tout a commencé il y a un an... J'aimais un garçon et nous étions en couple. Au début, tout se passait bien, je me disais finalement que les garçons ne sont pas tous les mêmes. Qu'il y en a des bons comme des mauvais. En tout cas, je pensais que lui faisait partie de ces garçons bien. Je me suis trompée... Au bout d'un mois, il n'était plus le même. Il devenait de plus en plus violent avec moi. Il regardait toutes les filles qui passaient devant lui alors que j'étais avec et ne se gênait pas pour dire qu'elle était mieux que moi donc j'ai décidé de rompre. Puis un jour j'ai eu un problème de santé alors e suis allé quelques jours à l'hôpital. Le jour de ma sortie, son nom s'est affiché sur l'écran de mon téléphone. Il voulait que je passe le voir, il était avec l'un de ses amis. Le fait que son ami soit présent ne l'a pas dérangé et il a continué à être violent. Au contraire, il l'a même aidé. Ce jour-là était pire que tous les autres et jamais je ne pourrai oublier les images qui défilent dans ma tête en repensant à ce moment. J'étais au sol, je ne pouvais plus bouger, ma respiration m'était difficile et je me demandais si j'arriverai à sortir de sa maison entière.Je me demandais combien de coups j'allais encore devoir encaisser pour perdre connaissance. Mais au final, il m'a laissé partir. J'avais des blessures partout... et j'ai fais croire à ma mère que j'avais fais une très vilaine chute en vélo. Jusqu'à aujourd'hui je n(en ai parlé à personne alors s'il te plaît, n'abuse pas de ma confiance et n'en parles pas...

Il me prend dans ses bras et me dit :

    — J'emporterai ton secret jusque dans ma tombe. Je n'arrive pas à y croire... En te voyant chaque jour au lycée, jamais je ne m'étais imaginé qu'il t'était arrivé une chose aussi horrible... Je te promets de protéger, plus jamais quelqu'un ne lèvera la main sur toi.

Je ne réponds pas et je reste dans ses bras encore un moment. Nous entamons divers sujets de conversation. Zach me raconte les bêtises qu'il a fait lorsqu'il était enfant, ce qui me fait rire. Il finit par me confier qu'il n'a pas de copine et que je lui plais. Je lui dis alors que je préférai prendre mon temps. Pourtant, je meurs d'envie de lui dire à quel point il ne me laisse pas indifférente, lui , ses mots, et son petit sourire charmeur mais je me tais.

Nous avons parlé encore pendant des heures puis il m'a raccompagné chez moi. Je passe la fin du week-end à faire des appels visuels avec Laura. Demain c'est une nouvelle semaine de cours et je me demande bien comment elle va se dérouler. Je suis le genre de fille qui se pose toujours des tas de questions et qui n'aime pas ne pas en avoir les réponses.

BECAUSE (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant