La Bibliothèque

Candle Light

Par une nuit froide comme l'hiver et sombre comme la suie, naquit une lumière plus belle que le jour. Cet éclat resplendissant se trouvait au creux même de la poitrine d'une petite fille. Une petite fille au sourire scintillant et à la peau translucide. Une créature aux yeux d'un bleu perçant et aux cheveux d'ange. Une âme baignée de lumière.

Cette nuit-là, aucune étoile ne brillait dans le ciel. Ce n'était pas nécessaire car la fillette à elle-seule scintillait plus que la lune du soir. Elle sonnait comme un symbole d'espoir dans la nuit calme et noire. La lueur à laquelle chacun souhaitait se raccrocher. L'Étoile des Souhaits.

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Nous étions vendredi. Et le vendredi était le jour préféré d'Anna. Parce que c'était également celui de sa mère.

Nous étions vendredi, et comme tous les vendredis, Anna enfila sa plus belle robe noire, la seule qu'elle possédait en fait. Et comme à chaque fois, elle descendait les escaliers de sa chambre et demandait à sa grand-mère de nouer le joli ruban en satin pour maintenir ses cheveux d'or et dégager les mèches qui cachaient ses iris verts. Dans une mécanique connue elle s'empara des marguerites, fleurs de la protection et l'amour posées sur la table et rassemblées en un bouquet noué d'un ruban rose, la couleur préférée de sa mère.

Nous étions vendredi, et comme tous les vendredis, Anna traversa le petit pont de bois qui séparait le chemin menant à sa maison de celui qui menait à sa destination. Elle marchait, dansait, flânait au milieu des fleurs sauvages et des animaux curieux, le vent chantait et les feuilles des arbres qui se balançaient murmuraient à ses oreilles une douce mélodie.

Nous étions vendredi, et comme tous les vendredis, Anna, du haut de sa petite taille passa le portillon qui la séparait de sa tendre mère. Elle marchait tranquillement, avec respect et calme. S'approchant de celle qui lui avait donné la vie. La petite fille s'agenouilla et déposa le bouquet de marguerite sur la pierre grise. Elle avait toujours trouvé étrange que la plaque qui représentait sa mère soit tout son contraire. Au lieu d'être solaire et de sentir la fleur d'oranger, la froideur et l'odeur de la tristesse prenait toute la place dans le champ.

Nous étions vendredi et comme tous les vendredis, une larme accompagnait le sourire de la petite fille lorsqu'elle pensa aux souvenirs qu'elle partageait avec sa regrettée mère. A leurs bêtises dans la cuisine, à la crème sur leurs joues et au son de leurs rires.

Nous étions vendredi, et comme tous les vendredis, Anna se leva et- entendit un son ?

Cela n'était pas habituel, aucun vendredi ne s'était déroulé ainsi. La fillette se tourna, avança vers la provenance du bruit, et se retrouva devant une minuscule pousse.

Et devant, une fillette, à peine plus âgée qu'elle mais tellement différente. Une fillette aux cheveux d'ange et aux yeux du plus pur des océans. La peau aussi transparente que le plus beau des miroirs. Elle paraissait irréelle. Hors du temps. Un petit sourire prit place sur son visage à la vue de Anna.

"Tu vois cette pousse ? C'est encore un être minuscule mais voir une forme de vie qui se bat pour survivre dans un lieu où la mort est reine me fait sourire." dit la fillette en s'accroupissant pour caresser un bout d'une des feuilles de la jeune plante.

"J'aimerais être aussi forte que cette plante, déclara Anna

- Tu l'es déjà, sinon tu ne viendrais pas ici toutes les semaines. Affronter la mort, c'est quelque chose de difficile. Et tu la côtoies de ton gré depuis 2 ans.

- Tu m'observe depuis longtemps ?

- Depuis que tu as mis les pieds ici, j'attends ta venue tous les vendredis.