L'horloge tournait à une vitesse affreusement longue, les secondes passaient lentement, et les minutes plus encore. Je ne cessais de fixer le cadran depuis une bonne quinzaine de minutes, sans que personne ne prête attention à mon inactivité. Après tout, ils étaient tous des inconnus pour moi. Ma meilleure amie avait invité ces dizaines de personnes pour son anniversaire en plus de moi. Je me devais venir pour elle, même si avec les heures qui passaient je me demandais de plus en plus si ma présence était réellement nécessaire. Je n'ai été là que pour lui donner son cadeau et lui dire bonjour puis elle était partie discuter avec une grande blonde qui avait sûrement une vie plus passionnante que la mienne. Pendant que mon amie passait une excellente soirée je me décomposais intérieurement.
Je sentais par moment les regards jugeurs de certains qui passaient par la cuisine pour aller chercher une bière ou un quelconque autre alcool. J'espérais secrètement que la quantité qu'ils ingéreraient probablement de ces boissons leur ferait oublier jusqu'à ma présence à cette soirée. Je ne me sentais absolument pas à ma place parmi la foule de gens, ceux qui dansaient, ceux qui buvaient, ceux qui s'embrassaient dans les coins des pièces. Entourée par autant d'êtres humains je me sentais plus seule que jamais.
Ma gorge se serrait. Mes yeux me piquaient. Mon cœur battait plus vite. Mes mains devenaient moites. Tout mon corps me criait de partir, de franchir les mètres qui me séparaient de la porte d'entrée, de la délivrance, tandis que mon cerveau était rempli d'images aussi sombres que la nuit elle-même. Des préjugés, des regards scrutateurs, moqueurs, de la peine dans le regard de mon amie. Tout se mélangeait dans ma tête, un ouragan se formait et plus rien ne pouvait l'arrêter. Une fois que la machine de l'angoisse était en marche, on ne pouvait plus l'arrêter seul. J'aurais aimé qu'une main lumineuse et remplie d'espoir se fraie un chemin parmi les décombres de mon esprit, parmi toute cette noirceur appelée Angoisse.
J'aimerais que ces voix se taisent, que ces rythmes étourdissants s'arrêtent. J'aimerais pouvoir exploser en plein milieu de cette foule, pouvoir leur dire d'arrêter, de me laisser seule. J'aimerais dire à l'Angoisse d'éloigner sa main ténébreuse et immonde de moi. Je ne veux plus de cette emprise sur moi qui me ronge jusqu'à la moelle, qui attaque mes organes et qui fait s'arrêter mon souffle.
Je voudrais partir.
Je voudrais être libre.
Aidez-moi.
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La Bibliothèque
Fiksi UmumBienvenue dans mon humble Bibliothèque, ici vous trouverez plusieurs écrits de différents genres, longueurs. Je vous invite à me rejoindre à l'intérieur de mon univers et je vous laisse apprécier les sentiments couchés sur le clavier !