Colère Noire

2- Recherches

Le lendemain, elle se réveilla aux aurores, incapable de dormir plus longtemps. Ses pensées étaient déjà tournées vers un sujet bien précis, puisque celui-ci le suivait jusque dans l'antre de Morphée.

Et tant qu'elle n'aurait pas élucidé ce mystère, il la poursuivrait jour et nuit.

Elle attrapa son téléphone afin d'enlever le mode avion, et s'aperçut qu'un numéro avait essayé à plusieurs reprises de la joindre. Elle souffla d'exaspération tout en ignorant les notifications et sa messagerie.

Elle descendit déjeuner dans le restaurant de l'hôtel avant de remonter se préparer rapidement. En à peine une heure la jeune femme était déjà prête à partir. Elle ouvrit le coffre de sa voiture, posa son matériel et son sac à dos, puis referma avec un certain empressement.

Mais en se retournant elle tomba nez à nez avec un homme, surprise, elle sursauta en reculant d'un pas. L'inconnu observa sa voiture puis releva les yeux vers elle pour la détailler ouvertement, sans se soucier des bonnes manières.

Tout à coup il lui sourit avant de déclarer gentiment :

- C'est une jolie voiture que vous avez là. Avant dernier modèle ?

- Dernier, répondit-elle sèchement.

Il siffla en hochant la tête, sincèrement impressionné.

Le jeune homme devait probablement avoir la vingtaine, confiant et façonné sur le moule de la mode, il tentait l'approche directe. Tout dans son comportement laissait entrevoir qu'il était intéressé. Son allure fière et sa posture dominante signaient pourtant une fausse image.

Sa confiance excessive mentait pour lui.

Il semblait plutôt être le genre de personne à douter et soigner son apparence pour le paraître. Elle trouva cela dommage, car cela entachait son véritable charme.

Kad l'observait de façon neutre, indifférente à ses tentatives, et son instinct lui soufflait qu'il n'était pas là que pour son apparence attirante.

Que lui voulait-il ?

- Veuillez m'excuser, reprit-elle avec froideur, je suis pressée, le travail m'attend. Alors je vais m'en aller.

Il ne cilla pas devant son ton et continua son petit manège l'air de rien.

- Évidemment, je ne voudrais pas causer le retard d'une aussi belle demoiselle. Mais avant de partir, pourrais-je avoir votre numéro ?

- Bien sûr, avec plaisir.

Il lui tendit son téléphone à l'écran fissuré puis elle entra le numéro du service de sécurité de son agence, et inscrit un nom presque au hasard : "Éva Donchier."

Ensuite, elle le lui rendit et partit sans un mot de plus. Sur le trajet, elle demanda à haute voix à son portable d'appeler Fred, le fameux agent de sécurité, pour le prévenir de l'éventuel appel de son nouvel admirateur, au cas où il n'aurait pas saisit le message.

L'homme au bout du fil rit immédiatement en la taquinant sur son charme dévastateur, ce qui lui arracha un sourire en coin.

Fred avait l'habitude de répondre à ses fervents individus prêt à tout pour la contacter.

Elle raccrocha après l'avoir salué et remercié, puis se concentra sur la route montagneuse devant ses yeux. Elle prenait avec excitation chaque virage, accélérant un peu plus, appréciant sentir le volent glisser sous ses doigts.

Elle regretta de ne pas être en moto, les chemins sinueux étaient bien plus intéressants que les lignes droites d'autoroute.

À sa droite, au sein d'un grand vide plongeant, reposait un magnifique cours d'eau cristallin qui serpentait au milieu des roches, paraissant n'avoir aucune fin.