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Seule dans la foule, assise telle une mendigote dans les longs corridors, je griffonne. Ma solitude attire les regards insistants et interrogateurs des passants de cet établissement.

Coup d'œil curieux comme moqueurs, je passe pour une insensée suscitant la pitié des autres.

On juge anormal d'être seule à ma tranche d'âge. Les sorties tardives entre camarades qui sont censées m'emballer, me dégoûtent et ne m'attire en rien. Ma compagnie et le clair de lune me suffisent amplement.

La foule m'effraie, je ne peux la supporter. La petite fille candide que j'étais a déjà bien été blessée, nul besoin d'en rajouter.

Cette masse cacophonique qui sonne tel une note discordante à mon oreille, sauve certains, ceux qui ne se suffisent pas à eux-mêmes et méprise la douceur du silence.

Moi, elle me brûle. Me détruit à petit feu. Un brasier dans lequel mon être tout entier hurle dans le silence. Elle ne fait que me remémorer ces événements passés dont je souhaite me défaire.

Cette masse de gens, pour qui ma présence est négligeable. Dans laquelle le noir du crayon et le papier blanc sont ma seule compagnie.

C'est dans la masse que je vous raconte mes maux. Crayon à la main, assise telle une indigente dans ces longs couloirs, les regards des passants portés sur moi tel une bête de foire.

K

- 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐭𝐡𝐨𝐮𝐠𝐡𝐭𝐬 -Where stories live. Discover now