Chapitre 17 - L'Ombre de la soumission

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Adriana rentra chez elle, ses pas lourds de la culpabilité et de la douleur de son acte. L'image du petit garçon sans vie hantait son esprit, chaque pas enfonçant un peu plus la culpabilité dans son cœur. Elle entra dans le manoir, sa mère l'attendant dans le vestibule.

"Comment s'est passée ta... mission ?" demanda-t-elle, une lueur d'inquiétude dans ses yeux.

Adriana ne répondit pas, se contentant de hocher légèrement la tête avant de monter les escaliers vers sa chambre. Elle avait besoin d'être seule, de digérer ce qu'elle venait de faire. Lorsqu'elle ouvrit la porte de sa chambre, elle s'effondra sur son lit, les larmes coulant librement.

Elle resta ainsi pendant des heures, revivant sans cesse l'instant où elle avait lancé le sortilège. La douleur dans son cœur était insupportable, la haine envers elle-même grandissant à chaque instant. Elle ne savait pas combien de temps elle resta là, mais finalement, le soleil commença à se coucher, projetant des ombres longues et inquiétantes dans sa chambre.

Le lendemain matin, Adriana fut réveillée par des coups frappés à sa porte. Elle se redressa lentement, essuyant ses larmes, et ouvrit la porte pour trouver son père debout devant elle, son visage impassible.

"Viens avec moi," dit-il simplement.

Elle le suivit silencieusement à travers le manoir jusqu'à une aile qu'elle n'avait jamais explorée. Ils entrèrent dans une salle sombre et austère, ses murs couverts de tapisseries représentant des scènes de magie noire. Son père se tourna vers elle, son regard dur et implacable.

"Tu as prouvé ta loyauté hier," commença-t-il, "mais ce n'est que le début. Antonin a des plans pour toi, des plans qui nécessitent ta pleine coopération."

Adriana hocha la tête, sachant qu'elle n'avait pas d'autre choix. "Qu'est-ce que je dois faire ?"

"Pour l'instant, tu dois te préparer. Antonin reviendra bientôt pour t'emmener en mission. En attendant, tu dois t'entraîner et te renforcer."

Elle acquiesça de nouveau, son esprit encore embrumé par la fatigue et la douleur. "Oui, père."

Il la regarda avec une satisfaction froide avant de la laisser seule dans la salle. Adriana sentit un frisson parcourir son échine, la pièce dégageant une aura de malveillance. Elle se dirigea vers une étagère remplie de grimoires anciens et commença à les feuilleter, cherchant des sorts qui pourraient lui être utiles.

Les jours suivants furent une répétition de torture mentale et physique. Son père insistait pour qu'elle apprenne des sorts de plus en plus sombres, chaque nouvelle leçon la rapprochant un peu plus de l'abîme. Elle se força à continuer, se rappelant constamment la douleur insupportable du sortilège Doloris et la promesse de ne plus jamais revivre cette expérience.

Puis, un matin, Antonin Gellert revint. Il apparut dans le manoir comme une ombre, silencieux et imposant. Adriana fut convoquée dans le grand salon où sa mère l'attendait, l'air préoccupé. Lorsqu'elle entra, Antonin se tourna vers elle, un sourire satisfait sur les lèvres.

"Adriana," dit-il d'une voix douce mais ferme, "es-tu vraiment prête à me suivre et à obéir à mes ordres sans question ?"

Elle hocha la tête, les yeux baissés. "Oui, je suis prête."

"Bien," répondit-il. "Nous allons maintenant tester ta loyauté une dernière fois."

Il sortit sa baguette et, d'un geste rapide, transplana avec Adriana dans un endroit isolé. Ils apparurent au milieu d'une chaîne de montagnes escarpées, devant un vieux manoir abandonné, sinistre et imposant. Le bâtiment, recouvert de lierre et partiellement en ruine, dégageait une aura de désolation et de mystère.

"Viens," ordonna Antonin.

Adriana le suivit dans le manoir, traversant des couloirs sombres et des pièces en ruine jusqu'à atteindre une grande salle au plafond haut. Antonin se tourna vers elle, son visage illuminé par une torche vacillante.

"Nous allons nous entraîner ici," dit-il. "Je veux voir si tu es vraiment prête à me servir."

Il leva sa baguette et attaqua sans prévenir. Adriana réagit instinctivement, parant le sortilège avec un Protego. Leurs baguettes s'illuminèrent alors que les sorts fusèrent dans la pièce, éclairant brièvement les murs décrépits.

"Tu dois laisser la colère te guider," lança Antonin. "La haine et la rage sont tes alliées. Utilise-les pour devenir plus puissante."

Adriana se battait avec acharnement, mais elle sentait que ses mouvements manquaient de conviction. Antonin semblait lire dans ses pensées, son sourire cruel s'élargissant.

"Qu'est-ce qui te retient, Adriana ? La peur ? La culpabilité ?" Il lança un sort qui manqua de peu de la désarmer. "Tu dois abandonner tout cela. Rien de ce que tu as fait ne peut être défait. Embrasse la noirceur en toi."

Les mots d'Antonin résonnaient dans la grande salle vide. Adriana sentait une colère sourde monter en elle. Chaque sortilège qu'elle lançait devenait plus puissant, plus destructeur. Elle parvint même à désarmer Antonin, mais il récupéra sa baguette en un éclair, lançant un sortilège de rétorsion qui la fit tomber à genoux.

"Bien," dit-il en approchant. "Laisse la haine te consumer."

Elle se releva, la rage flamboyant dans ses yeux. Elle attaqua de nouveau, cette fois avec une détermination féroce. Les sorts se croisaient et explosaient autour d'eux, réduisant les meubles en poussière et éclatant les pierres des murs.

"Oui, c'est cela," murmura Antonin. "Ressens le pouvoir que cela te donne."

Après plusieurs minutes de combat intense, Antonin leva une main pour signifier la fin de l'entraînement. Adriana s'arrêta, haletante, ses yeux brûlant d'une nouvelle détermination.

"Tu as bien combattu," dit-il en la fixant de son regard perçant. "Mais il reste encore une dernière épreuve."

Il leva sa baguette et, soudainement, un vieil homme apparut devant eux, flottant dans l'air, ligoté et bâillonné. Adriana sentit son cœur se serrer à nouveau.

"Lance lui le sortilège doloris," ordonna Antonin. "Prouve ta loyauté une dernière fois."

Adriana leva sa baguette, ses mains tremblant. Elle regarda le vieil homme, ses yeux suppliants, et sentit une vague de désespoir l'envahir. Mais elle savait qu'elle n'avait pas d'autre choix.

"Endoloris," murmura-t-elle d'une voix cassée.

L'éclair de lumière rouge jaillit de sa baguette, et le vieil homme se mit à hurler de douleur. Adriana sentit son âme se briser un peu plus, sachant qu'elle venait de franchir une ligne dont elle ne pourrait jamais revenir.

Antonin posa une main sur son épaule, un sourire cruel sur les lèvres. "Bienvenue parmi nous, Adriana. Le véritable combat commence maintenant."

Ils ne rentrèrent pas immédiatement. Antonin l'observa un instant, semblant juger ses réactions. "Tu as prouvé ta valeur, mais n'oublie jamais que la loyauté se gagne chaque jour. La route est encore longue."

Adriana acquiesça, le poids de ses actions la rendant muette. Elle savait que, désormais, elle n'avait plus d'autre choix que de suivre ce chemin sombre.


L'Éveil des ténèbres [HARRY POTTER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant