[Partie 15]

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Mentir à ceux qu'on aime pour les protéger, c'est noble... mais mentir à soi-même ? C'est une chute libre sans fin. Et quand la vengeance murmure à l'oreille qu'on serait prêt à tout pour se débarrasser de son pire ennemi, même les plus doux mensonges se transforment en armes affûtées. Après tout, dans ce jeu-là, blesser ou être blessé, c'est la seule règle.

(...)

*Point de vue Asya:*

Je regardais la table devant moi, fière de tout ce que j'avais préparé. Le gâteau au chocolat trônait au centre, recouvert de glaçage brillant, entouré de petites bougies que j'avais allumées pour l'ambiance. Le vin rouge, choisi avec soin, attendait dans son seau de glace, et j'avais même sorti des assiettes en porcelaine que je n'utilisais jamais.

Ça faisait plusieurs jours que Safet et moi étions de nouveau sur la même longueur d'onde. Après des semaines de tensions et de doutes, ça faisait du bien d'avoir retrouvé cette complicité. Et je savais que je devais en partie remercier Tasnim, même si je me faisais toujours des films. Safet et elle avaient couché ensemble juste après qu'on ait rompu, et même si elle prétendait qu'elle n'avait jamais eu de sentiments pour lui, ça ne rendait pas les choses plus faciles. Elle et moi, on ne s'était jamais vraiment entendues. Mais ce soir, j'avais décidé de passer au-dessus de ça.

Je pris mon téléphone, impatiente de l'appeler. Je voulais qu'il soit là pour voir tout ça.

Moi: Safet, t'es où ? J'ai une surprise pour toi!
Dis-je, un sourire dans la voix.

Il y eut un léger silence de l'autre côté de la ligne avant qu'il ne réponde.

Safet: Je suis avec Zahfir. La pluie est vraiment forte, je ne pense pas pouvoir rentrer ce soir.

Son ton était... bizarre. Pas celui que j'avais imaginé en l'appelant. J'avais prévu une soirée parfaite, une façon de célébrer ces jours où tout allait mieux. Et là, il m'annonçait qu'il n'allait même pas venir. Je sentis une pointe de tristesse me serrer le cœur.

Moi: Ah... d'accord. Ce n'est pas grave. On pourra le faire une autre fois.

Safet:Promis. Bisous, je t'aime.

Moi: Je t'aime aussi...
Répondis-je rapidement.

Et puis, il raccrocha. Le silence me frappa de plein fouet. Je restai immobile un moment, le téléphone toujours à la main, fixant la table décorée devant moi. Tout ça pour rien.

Je m'approchai du gâteau, les petites bougies vacillant légèrement sous mon souffle. J'attrapai une fourchette et la plantai directement dans le gâteau, sans même me soucier de le couper en parts. Une bouchée, puis une autre. Le chocolat fondait dans ma bouche, mais la douceur n'arrivait pas à apaiser cette déception qui grandissait en moi.

Moi: Tant pis pour la surprise...
Murmurais-je, un rire amer s'échappant de mes lèvres.
C'était ridicule de me sentir aussi abattue pour une soirée gâchée. Mais c'était plus que ça. C'était toutes les fois où je m'étais demandé si je pouvais vraiment faire confiance à Safet, surtout après ce qui s'était passé avec Tasnim. Je voulais lui pardonner, passer au-dessus de tout ça, mais parfois, je me demandais si je pouvais vraiment.

Je mangeai seule, avalant le gâteau, mais le cœur n'y était pas. J'avais voulu qu'on ait un moment à nous, quelque chose de spécial, mais ça s'était envolé avec la pluie.

*Point de vue Tasnim:*

Je venais à peine de poser mes affaires que je réalisais avoir oublié quelque chose dans la salle de bain. Sans réfléchir, je me levai et ouvris la porte brusquement... juste à temps pour voir Safet sortir de la douche, une simple serviette enroulée autour de sa taille, ses cheveux encore trempés, gouttant sur ses épaules larges.

Brisé par l'union dorée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant