Camélia

★ 𝙿𝚁𝙾𝙻𝙾𝙶𝚄𝙴 ★

Marylebone,LONDRES
00h56

Camélia

Six.

C'est la sixième fois que les grondements de motos résonnent dans ma rue.

Je me roule encore une fois dans mon lit et un soupir d'exaspération s'échappe de mes lèvres.Je retire ma couette en ayant soudainement chaud.

Ma fenêtre est fermé et pourtant l'intensité des grondements reste le même.

Cela fais une heure que de nombreuses motos rôdent dans les rues de Marylebone à toute vitesse.
Le pire dans tout ça,c'est qu'il pleut à torrent.
Je crains qu'un accident arrive.

7.

C'est maintenant la septième fois qu'il repasse devant chez moi à toute vitesse.

Un râle de fatigue sort de ma bouche alors que je me lève précipitamment et ouvre la fenêtre.Quelques gouttes de pluie atteignent mon visage mais je l'ignore.

Il sont au moins une douzaine !

Ils se courent après on aurait dit.

En moto,bien sûr.

Je souffle et referme la fenêtre à cause du froid.

Demain je commence à huit heures,et je crains que mon sommeil n'arrivera pas de si tôt.Pas avec eux dans les parages.

Marylebone était un quartier chic et plutôt calme.Mais depuis quelques semaines,ces motards sont arrivés et ne cesse de perturber ce doux silence qui me berçait autre fois.

Je finis ma contemplation de la pluie par la fenêtre et descend les escaliers pour aller me chercher à boire.Lors de ma descente j'entends un très gros bruit de dérapage.
Mes pas me mènent rapidement dans la cuisine et j'ouvre le robinet pour remplir un verre d'eau alors que je regarde de loin par la fenêtre l'extérieur mais je ne vois rien.

Ma maison est toute calme,il se fait assez tard aussi.

Je commence lentement à boire lorsque la porte d'entrée s'ouvre soudainement et mon frère apparaît.

Il a l'air tout aussi surpris vue qu'il écarquille les yeux et déglutis en regardant autour de lui avant d'entrer et fermer calmement la porte.

Et c'est la que j'aperçois ses mains égratigner tout comme le haut de sa tête et un léger filet de sang coule de sa lèvre.

Mon souffle se coupe un instant avant que je repose mon verre d'eau et m'approche de lui très rapidement mais il recule.

— Qu'est-ce que tu fais encore debout,toi?Il me demande assez sèchement mais d'une voix basse.

— Et qu'est-ce que tu fais dehors,toi?je répond du même ton et souffle.

— Ça ne te regarde pas.Remonte dans ta chambre et va dormir.

Je croise les bras sur ma poitrine et le fixe,lui et ses blessures.

— Je crois pas non,viens la.