Chapitre 13 - Marlon

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On frappe à la porte, Nick hausse les épaules m'annonçant qu'il n'attend personne. Moi non plus mais vu comme ça s'énerve derrière, je décide d'aller ouvrir. Une furie blonde me bouscule pour hurler dans notre salon.

— Tu vas te décider à aller lui parler nom de Dieu!

—  Bonjour à toi aussi charmante demoiselle, je raille.

— C'est ça, fous toi de moi en plus! Tu as passé la matinée à m'enquiquiner avec tes questions et elle a se plaindre que tu n'étais pas aller la voir parce qu'elle a grossi! Tu commences à me gonfler. Je ne répondrai plus à tes messages, maintenant tu te débrouilles avec elle. Et dépêche toi parce que si je dois la ramasser à la petite cuillère dans son état, je reviens te botter les fesses.

— Attends, attends tu as dit quoi? Elle croit que je ne veux pas la voir parce qu'elle grossit?

— Evidemment, imbécile! Tu l'as vu nu et tu as disparu de la circulation juste après, tu croyais qu'elle en penserait quoi?!

— Ca n'a rien à voir, je souffle en passant la mains dans mes cheveux.

— Je sais bien, elle est magnifique et il faudrait être stupide pour ne pas s'en rendre compte!

Sur ce point, je la rejoints même si je me passe de commentaire. C'est vrai que j'évite Esmée depuis une semaine. Elle me manque et ça me démange d'aller la voir mais c'est mieux comme ça. Au vu des messages incessants qu'elle m'a envoyé j'ai peur qu'elle en attende trop de moi. Je l'apprécie mais je suis incapable de lui offrir la seule chose dont elle a réellement besoin en ce moment, un compagnon sur qui se reposer et avec qui se projeter.  

— Marlon, répare tes conneries et vite, me menace Marie les yeux ronds, l'index sur mon torse.

— C'est bon, c'est bon, je réplique en levant les mains. Je vais lui écrire. Nick occupe toi d'elle elle a l'air tendu, je raille.

— Dégage, râle la blondinette alors que mon ami se marre avant de se faire fusiller sur place à son tour. 

Depuis ma chambre, j'entends encore Marie se plaindre que je suis un gros nul. Ses réflexions commencent sérieusement à me gonfler. Bon, d'accord j'ai pas assuré mais je ne suis pas non plus le plus grand des crétins, si? Et merde... J'écris un message que j'efface aussitôt avant de recommencer trois fois de suite pour enfin me décider et envoyer une version moins niaise des 3 précédentes. 

"Vivement ce weekend, j'ai hâte de vous voir. Vous me manquez."

Le petit icône annonçant qu'elle a lu mon message apparaît rapidement mais la réponse se fait désirée... 

"Désolé de ne pas être venu te voir cette semaine, j'ai eue beaucoup de travail. Promis je me rattraperai au chalet."

Cette promesse je sais que je pourrai la tenir, parce que je n'ai qu'une envie, prendre soin d'elle. Même si cela reste une mauvaise idée pour la suite, je peux au moins faire ça le temps d'un weekend, ça ne coûte rien, n'est ce pas?

"Tu viendras me chercher?"

Je souris comme un con en voyant son message. Elle ne m'en veut pas, du moins pas trop et ça me réconforte.

"Evidemment! Comment vous allez? Bébé reste bien accroché?"

Pour réponse j'ai le droit à une photo de son ventre tout juste arrondi. Je contemple ce cliché bien plus que nécessaire. Comment je lui annonce que je ne suis qu'un déchet de la société maintenant?!

L'heure du départ pour le chalet des parents d'Esmée est arrivée. Nick fait la gueule pour une raison inconnue et quand j'arrive devant chez Esmée, à voir la tête de Marie, je comprends vite qu'il s'est passé un truc entre ces deux là! 

— Elle t'a mis un râteau?, je ricane.

— Occupe toi de ta maman poule et lâche moi, gronde t il.

— Outch.. Elle a été si méchante que ça?

Les filles s'approchent de nous et j'en profite pour m'éloigner de Nick qui me lance un regard noir. Il ne daigne pas sortir et m'aider à charger la voiture, se contentant de bouder comme un enfant à l'avant.

— Salut, comment tu vas?, je demande à Esmée qui me sourit timidement. 

— Pffff, râle Marie avant de claquer la portière de la voiture avec un peu trop de virulence. 

— Qu'est ce qu'ils ont les deux là? Nick est infecte aussi.

Esmée hausse les épaules, une main sur son ventre. Mes doigts se tendent vers elle avant de finir au fond de mes poches. Pour quelle raison je caresserais son ventre? Ce n'est pas mon bébé! Ce n'est pas ma femme! Pas même une amie! Elle surprend mon geste et fronce ses sourcils en plissant le nez. Je ne peux m'empêcher de sourire face à son expression.

— Je crois qu'elle a refusé de sortir avec lui et depuis il lui fait la tête. C'est un peu ridicule comme histoire, m'explique t elle.

— Je savais bien qu'il s'était pris un râteau, je ricane. Aïe!

— Te moques pas le pauvre, il doit être tellement mal et en plus on l'oblige à passer le weekend avec elle.

— Tu vis sur le nuage des Bisounours toi, hein?! Aïe, mais arrête de me frapper enfin!, je râle en frottant mon bras qu'elle n'arrête pas de prendre d'assaut. Il veut juste coucher avec elle, il n'est pas triste, il est frustré!

— Ah! Vous êtes fatigants les mecs! Au moins, je ne suis pas prête de rencontrer de nouveaux ce genre de problème, rigole t elle en contemplant son ventre qu'elle caresse avec douceur.

 — Pourquoi tu dis ça? Tu as fait vœux d'abstinence jusqu'à sa majorité?!

Ses yeux s'arrondissent alors qu'elle me dévisage comme si j'avais une corne au milieu du front.

— Quoi?! Tu es jolie Esmée, je dis en haussant les épaules avant de lui ouvrir la portière.

Elle s'engouffre dans l'habitacle les joues rouges, un sourire en coin sur les lèvres. 

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