Chapitre 1 ~

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 Je m'effondre devant tant de cruauté, devant son corps sans vie. Elle ne respire plus, une tache de sang coule le long de sa tempe.

Ma meilleure amie vient de rendre son dernier souffle, tout ça à cause de mon égoïsme. Si je l'avais simplement écoutée, je n'en serais pas là.

Ma vie est un chaos totale, je me retrouve toute seule, loin de chez moi, mon teint est blafarde, mes vêtements sont trempés et sales depuis plusieurs jours.

Il y a trois mois :

Je viens d'ouvrir le bar où je travaille depuis quelque temps. Je gère le service tout au long de la soirée avec mes collègues : Mathéo, le barman, qui prépare les commandes, et Isabelle, qui sert les clients dans la salle. Quant à moi, je m'occupe des clients VIP à l'étage.

Je monte avec deux verres de whisky sur mon plateau et entre dans la salle 6 pour les servir. Une fois les verres déposés, je répare rapidement. Je sens son regard sur moi, si oppressant que je pars précipitamment. Pour éviter de le croiser à nouveau, je descends au bar pour prendre d'autres commandes et aider Isabelle.

Il vient chaque week-end, toujours avec son ami, toujours un verre de whisky à la main.

Ses yeux me scrutent sans pitié à chaque fois. Il me déshabille du regard. Je sors de l'établissement pour prendre ma pause et fumer une cigarette, mais je réalise que j'ai oublié mon briquet. Je regarde autour de moi et le vois, lui, en train de fumer. Dois-je lui demander ?

- Vous auriez une briquet à me prêter, s'il vous plaît ? exigeai-je la police.

Il me tend les fils briquets. Je le prends, allume ma cigarette et le lui rend sans un mot.

Après ma pause, je reprends mon service, vérifiez les commandes avec Mathéo et continuez à servir les clients.

La soirée terminée, je prends mon manteau et me dirige vers l'arrêt de bus. Une fois chez moi, je prends une douche et m'effondre dans mon lit.

Le lendemain matin, je me réveille en pleine forme. Je consulte mon téléphone et découvre un message provenant d'un numéro inconnu :

« Je te veux ! »

Choquée, j'appelle ma meilleure amie, Mégane, et lui demande de me retrouver dans notre café habituel. Je m'habille d'un pull rayé noir et blanc, d'un pantalon noir, et j'enfile mes converses. Je noue rapidement mes cheveux en une tresse basse, puis je rejoint Mégane à notre table au café. Je lui raconte le message que j'ai reçu.

— Ça doit être une farce, sûrement une erreur de numéro, ça arrive, dit-elle, visiblement exaspérée.

Je rentre chez moi, l'heure de retourner au boulot approche.

En arrivant au bar, je me dirige vers le vestiaire pour me changer et poser mes affaires. En me retournant, je remarque un homme grand, aux cheveux noirs et aux yeux verts, qui me fixe intensément. Je lui demande ce qu'il fait là.

— Je suis venu pour toi, dit-il avant de me plaquer un chiffon sur la bouche.

Je perds conscience, sentant son regard perçant sur moi.

Je me réveille dans un grand lit. Autour de moi, une vaste chambre décorée de gris et de noir. Un dressing rempli de vêtements et de chaussures de femme se trouve face à moi. Je me lève et remarque que je porte un grand tee-shirt d'homme et une simple culotte. Je fouille le dressing et trouve un pantalon à ma taille.

J'ouvre la porte, elle n'est pas verrouillée. Je m'élance dans le couloir, cherchant désespérément une issue. Je tombe sur la porte d'entrée, l'ouvre en espérant m'enfuir, mais ce que je vois me glace le sang : des montagnes à perte de vue, et la mer en face. Je ne suis plus aux États-Unis, ni même à Stockholm. Je cours, trébuchant sur les cailloux, mais j'entends des pas se rapprocher. Paniquée, je me cache derrière un rocher, espérant qu'il fasse demi-tour. Soudain, je sens une main ferme m'attraper et me soulever sur une épaule solide. Je pleure, je pleure, mais rien n'y fait.

Starlight Première partieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant