𝐈𝐈

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𝕿𝖍𝖊 𝖉𝖊𝖛𝖎𝖑 𝖎𝖘 𝖗𝖊𝖆𝖑






























𝕬𝖈𝖊

𝔒𝔠𝔱𝔬𝔟𝔯𝔢 𝟸𝟶𝟷𝟼
ℭ𝔞𝔪𝔟𝔯𝔦𝔡𝔤𝔢, 𝔓𝔯𝔦𝔰𝔬𝔫 ℌ𝔢𝔱𝔱𝔦𝔬𝔫𝔢
𝟷𝟼𝔥𝟹𝟾

La flamme de mon briquet embrase ma peau ternie par l'épuisement.
Les minutes s'écoulent, durant lesquelles la lueur de l'objet dans ma main accapare toute mon attention.

La portière passagère de la voiture claque, m'échappant à mes pensées. Adossé nonchalamment sur le capot, mon regard parcourt le bâtiment presque en ruine face à moi, redoutant ce qui va se dérouler.

Une main se pose sur mon épaule, m'extirpant de mes incertitudes.

– Tu es sûr que c'est une bonne idée ?, demande mon ami

Je lorgne l'établissement dans lequel je rentrerai dans quelques minutes, silencieux.

– Rien qui ne vient de mon père est positif, Cisco.

Sa non-réponse est substituée par un hochement de tête que j'aperçois du coin de l'œil.

L'atmosphère est lourde, mais, je doute que ce soit dû aux nuages grisâtres qui dominent la prison, ni aux cris des gardiens qui se font entendre depuis l'intérieur. Mais surtout à la tension qui monte au fil des minutes qui vont déterminer ma présence ici, à la rencontre de mon père.

Mais pourquoi la curiosité consume-t-elle si lentement mes entrailles ?

Je jette un coup d'œil à ma montre, il reste quinze minutes avant qu'il ne soit dix-sept heures, l'heure où les visites se terminent.

Mon objectif est clair. Lui laisser le moins de temps possible pour m'exposer ce qu'il complote, et ce qu'il attend de moi, même si j'ai ma petite idée sur le sujet de notre conversation et le tournant qu'elle risque de prendre. Dans la mesure où, je me suis promis de ne plus commettre l'erreur de lui faire confiance, aux dépens de la vie d'autrui. 

– J'y vais, je serai là dans une quinzaine de minutes, ou peut-être moins.

Je n'attends aucune réponse et m'achemine vers les portes rigides de la prison, là où se trouve un gardien à la corpulence imposante. Ses yeux d'acier me dévisagent lorsque je me présente devant lui, les mains dans les poches.

– Papiers d'identités.

Je les lui tends et il les prend du bout des doigts, avant de l'analyser tout en me dévisageant de temps à autre. Un léger sourire étire mes lèvres lorsque je distingue un froncement de sourcils, avant que ses prunelles qui reflètent l'incompréhension se posent sur moi.

Il a reconnu mon nom de famille.

– Vous venez pour Andres Moreno ?

– Le seul et l'unique, je réponds, ironiquement.

Ses yeux s'écarquillent légèrement, ajoutant à son incompréhension une touche de confusion. J'en conclus qu'il n'a reçu aucune visite depuis un moment, il n'en a peut-être jamais reçu. Ce qui m'étonne. Comment a-t-il pu m'envoyer un de ses gars pour me demander – ou plutôt m'ordonner – de venir lui rendre visite ?

Ma question ne tarde pas à s'évaporer auprès des autres ruminations tombées dans l'oubli lorsque l'homme s'empare de son talkie-walkie, me reluquant de façon contrariée.

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