Dis-moi Arès...
Tu te souviens de notre première rencontre ?
Moi, je suis le genre de garçon qui croit au destin, donc je pense que c'était écrit...
Tu peux rire, vas-y.
J'étais si pressé que je t'ai foncé dedans, là tu m'as dit de faire attention sans même me regarder, c'est marrant, qui aurait cru que je serais ton voisin de table pour toute l'année.
Tu étais distante et froide et moi j'essayais d'engager la conversation.
Tu ne répondais pas alors j'ai fini par parler, tout seul, jusqu'à ce que Mme Fillot m'engueule.
Je me souviens encore, quelques jours plus tard tu t'es battu avec des gars de terminale.
Je ne sais pas qui avait commencé mais c'est toi qui les avait battus, j'étais un peu choqué, tu étais seul contre deux gars assez balèzes.
On s'est revus en classe, tu avais la lèvre ouverte et tu commençais à avoir un bleu sur la pommette.
Je t'ai demandé si tu allais bien mais tu as haussé les épaules et tu ne m'as pas répondu.
J'étais un peu déçu que tu ne répondes pas, mais bon j'avais l'habitude d'être ignoré alors j'ai fait comme si de rien n'était.
Plus tard dans la journée tu m'as parlé pour la première fois même si c'était pour me demander une feuille de papier.
Puis j'ai essayé de te parler, tu étais toujours aussi distant et froid mais tu répondais de temps en temps, peut-être que tu te sentais redevable pour la feuille, je ne sais pas.
Mais j'étais content que tu me parles enfin, j'étais content d'entendre ta voix pour la première fois.
Tu avais une belle voix, la plus belle voix que j'avais jamais entendue.
Alors ce jour-là je me suis dit que je ferai tout pour pouvoir l'entendre encore.
Dis-moi, Arès...
Tu te souviens de la première fois que tu as su que j'étais malade ?
Moi, je m'en souviens bien.
On avait commencé à manger ensemble sur le toit de l'école. Je pense que tu avais déjà des soupçons sur le fait que j'avais des problèmes avec la nourriture.
Tu me faisais toujours manger quand on était ensemble. Ça me faisait plaisir ; j'avais l'impression que tu t'intéressais à moi.
J'avais mangé un sandwich, je suis descendu vomir et je ne t'ai pas entendu me suivre.
Alors, quand je suis sortie des toilettes, les yeux encore larmoyants et avec un mal de gorge, j'ai été surprise de te voir, la main sur la bouche, surpris.
Tu ne m'as rien dit et moi, je n'osais pas parler. On est resté là quelques secondes, puis tu m'as pris dans tes bras et tu m'as dit que tu étais désolé de n'avoir rien vu avant.
J'ai pleuré mais je n'ai rien dit. J'aurais peut-être dû te dire un truc du genre "rien n'est de ta faute, c'est la mienne" mais je n'arrivais pas à parler.
Dis-moi Arès...
Tu te souviens de notre balade en vélo ?
Tu avais pris un sac à dos avec de la nourriture pour faire un pique-nique et en plein milieu de la route, ton sac s'est cassé et tout est tombé.
On a fini par manger des chips et du gâteau écrasé.
Je me rappelle avoir beaucoup ri.
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JOURNAL DE ROMÉO
Teen FictionC'est parce que Roméo est Roméo, avec toute sa sensibilité et son dévouement, et parce qu'Arès est Arès, avec sa force et sa complexité, que il est impossible qu'ils puissent s'aimer.