Chapitre 4 - Deux flacons de vie

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— T/P ? T/P ?

J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. J'essuie ma bouche et lance la serviette dans le panier à linges de ma salle de bain.

— T/P ?

— Maman. J'ai dit à l'elfe que je descendais.

— Tu as pris du temps. Tu vas bien ?

— Oui. Descendons, j'ai faim.

Elle me sourit et prend ma main.

Dans le salon, mon père est déjà assis à table, un journal dans les mains. Il lit la Gazette du sorcier.

— Ces Mangemorts essayent de sauver leur vie à tout prix en mentant !

— Que se passe-t-il, papa ?

— Certains Mangemorts qui l'ont été de leur propre volonté — on en a la preuve — essayent de se trouver des excuses pour échapper à la prison. De toute manière, on choisit de devenir Mangemort, on ne l'est pas par accident.

— C'est ce que tu crois.

Il baisse le journal pour me regarder.

— Tout le monde le croit, c'est un fait, T/P. Certains ont été épargnés par manque de preuve, d'autres, pour ne plus voir la tristesse dans les yeux de son enfant.

— Papa... Je te remercierais toujours pour ce que tu as fait.

— Ne me remercie pas, évite ces gens-là. Ils sont maudits. Ce qui arrive au fils Malefoy est une punition méritée.

— Papa !

— Quoi ? Il y a un problème ? Tout le monde récolte ce qu'il sème, ma chérie. 

Je ne peux pas le contredire, ça éveillerait ses soupçons et je n'ai pas le temps de me disputer avec lui ce matin.
Il est en bout de table, je m'assois à ses côtés, ma mère aussi. Il ferme son journal et se sert dans les plats du petit-déjeuner que l'elfe vient de poser.

— Que vas-tu faire aujourd'hui, chérie ? demande mon père à ma mère.

— Je vais aller faire un tour au magasin.

Ma mère est couturière, elle tient un grand magasin au Chemin de Traverse. Elle s'y rend de temps en temps, le personnel sur place gère les commandes.
Quand ils finissent de parler, je prends la parole :

— Papa.

— Oui, je les ai. Je te les donnerai après le petit-déjeuner.

— Merci, papa.

— De quoi parlez-vous ?

— Ta fille adore faire des recherches. Je ne savais pas que nous avions donné naissance à une herbologue.

— Cette passion lui est venue du jour au lendemain. Je me pose parfois des questions. Je ne sais pas qui s'occupera du magasin quand je ne pourrai plus le faire.

J'ai toujours adoré les cours de Potions, à Poudlard. J'avais les meilleures notes, au même titre que Granger. Mais avant l'histoire avec l'héritier Malefoy, je me tournais plus vers la couture, comme ma mère. Je n'avais jamais pensé être herbologue ou autre. Quand j'ai su pour lui, je n'ai pas hésité : je devais mettre mes connaissances à son service et tout faire pour qu'il soit sauvé. C'est devenu l'unique objectif de ma vie.

— J'ai toujours aimé les cours de Potions, dis-je.

Ma mère soupire et mange ses tartines.

— Et toi, chéri ? Ça va au Ministère ? Tu travailles beaucoup en ce moment.

Je te dirai : AmoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant