Lundi 14 mars 2022

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Premier jour dans ma nouvelle entreprise.

Ma séparation m'a obligé à quitter mon ancien job.

Il ne faut pas que je voie ça comme le résultat d'un échec.

Je dois plutôt envisager une seconde chance.

Nouvelles fonctions, nouvelle cheffe de service, nouveaux collègues.

Je respire un grand coup. « Allez, Julien ! Ça va aller ! »

D'ailleurs, ma supérieure hiérarchique est en train de m'expliquer que je vais adorer travailler ici.

Les dossiers sont intéressants, les objectifs motivants.

- Quant à l'ambiance, jugez-en par vous-même ! me dit-elle en se levant.

Elle m'invite à la suivre. Notre service est au troisième étage. Elle va me faire faire le tour des bureaux avant de me montrer le mien. En face de nous, une cloison qui ne monte pas jusqu'au plafond sépare deux open spaces. Elle m'entraîne d'abord dans celui de gauche. Il comprend sept espaces de travail et je serre la main de tout le monde.

- Salut, moi c'est Lydie !

- Julien. Enchanté.

- Moi c'est Marianne ! On peut se tutoyer, hein ?

Je souris, je prie pour retenir les prénoms. Ce n'est pas gagné. Il faudra que je les redemande à certains ou que je ruse pour les entendre à nouveau. Je repère deux bureaux non occupés. Le mien sera probablement un de ceux-ci. Si je pouvais avoir celui à proximité de la fenêtre pour pouvoir jeter un oeil dehors de temps en temps...

Nous passons de l'autre côté de la "cloison 3/4", comme elle est appelée ici, pour arriver dans le second plateau ouvert. Huit autres collègues s'affairent devant leurs ordinateurs. D'autres poignées de main, d'autres sourires, d'autres prénoms. Il y a même une jeune femme qui semble vérifier mon annulaire gauche. Sandrine.

- Venez, monsieur Garnier, je vais vous montrer la salle de repos où vous pourrez déjeuner si vous ne rentrez pas chez vous à midi, m'invite madame Marlet.

Alors que nous reprenons notre cheminement, je lui propose :

- Julien, s'il vous plaît. J'ai constaté que vous appeliez tout le monde par son prénom. Ça me ferait bizarre d'être une exception.

- Entendu. Il y a un distributeur de boissons ici et un autre à l'étage inférieur, me dit-elle en me désignant la machine. À votre convenance. Ou selon celui qui fonctionne.

Nous empruntons un couloir perpendiculaire à son bureau.

- Là, sur votre gauche, c'est le local reprographie. La porte que vous y voyez, au fond, c'est le placard à fournitures. Si vous avez besoin de quelque chose, vous envoyez un mail à monsieur Fabert. C'est lui qui tient le stock et prépare les commandes. C'est aussi lui qui s'occupe de contacter le dépannage informatique, si vous avez un souci.

- Monsieur Fabert. D'accord.

- Je vais vous le présenter tout à l'heure.

Elle pousse la porte de droite. Nous entrons dans une pièce au centre de laquelle se trouvent plusieurs tables accolées pour n'en former qu'une grande rectangulaire. Vingt chaises. Les murs sont peints en vert prairie. De grandes vitres font entrer la lumière. Voilà qui est agréable !

À cet instant, je n'imagine pas que c'est ici, dans la salle de repos, que ma vie va basculer deux ans plus tard.

Je détaille ce qui ressemble à des éléments de cuisine équipée avec un évier, un égouttoir, deux micro-ondes et un frigo américain.

Et au commencement, il y avait toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant