Samedi 25 juin 2022

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J'ai dormi comme un loir.

D'habitude, je me réveille deux à trois fois par nuit. Je m'étais dit que ce serait l'occasion d'en profiter pour le regarder dans son sommeil. En réalité, c'est l'alarme de mon téléphone portable qui me sort de mes rêves ce matin-là.

Je me frotte les yeux, m'étire et me tourne. Je n'ai pas entendu de bruit de son côté. Il joue peut-être encore à La Belle au bois dormant. Un frisson. Son lit est vide. Il est 7 heures et Christophe n'est pas là.

J'ouvre les volets. Le soleil est déjà levé depuis un moment. Je respire avec plaisir l'air frais aux parfums de la forêt.

Je frappe aux toilettes. Personne. Peut-être est-il déjà à la douche ?

Je pousse la porte et me heurte au silence. Il n'est pas là non plus. Autant en profiter, alors. Je me déshabille et glisse ma tenue de nuit sous mon oreiller. Nu, je récupère les vêtements que j'ai prévu de porter pour la journée et investis la salle de bains. Il y a des lavabos communs, mais trois cabines de douche individuelles. Comme au camping, mais en plus classe : le sol, les murs, tout est en bois, en harmonie avec le style chalet de notre hébergement.

Sa trousse de toilette est posée sur une tablette. Fermée. Oserai-je ? Oui. Il n'est pas là. Je peux me risquer à fouiller un peu. Je fais donc l'inventaire de son nécessaire. Une brosse à dents pour gencives sensibles et un dentifrice adapté, un savon qui sent le patchouli, un gant de toilette (il y a encore des gens qui en utilisent ?), un déodorant bille, un rasoir jetable, un pot de cire pour les cheveux, un  peigne, une crème pour le visage et un gel pour le contour des yeux. Je note aussi quelques pansements, un mini spray désinfectant et deux doses individuelles de crème cicatrisante. Maladroit au rasage, le Christophe ? Et tout au fond, trois emballages de préservatif. Il y aurait donc de quoi nous dépanner... Je n'ai même pas osé en apporter, moi... Je saisis le flacon métallique que j'ai mis de côté. Lavender for men. Voilà le nom de son eau de toilette. Jamais entendu parler. La Château du Bois. Un parfumeur indépendant, certainement. J'en vaporise un peu au creux de mon poignet. Ces notes distinguées, chaleureuses, réconfortantes m'enivrent.

Je pense à sa peau.

Me voilà tout chose.

Je baisse les yeux pour constater que s'il avait été là, si nous avions été ensemble, j'aurais pu le faire bénéficier d'une « gloire matinale ».

Je range ses affaires, puis me glisse sous la douche. Appréciant l'eau tiède sur mon corps, une main savonneuse,  je me caresse jusqu'à la jouissance en fermant les yeux et en respirant mon poignet. Je me lave ensuite rapidement. Je me sèche, m'habille et retourne dans le dortoir.

C'est le moment que Christophe choisit pour réapparaître. En tee-shirt trempé de sueur et cuissard noir qui moule à la perfection ses attributs virils. Il a fait un footing.

— Salut ! Bien dormi ?

J'acquiesce, en essayant d'être le plus discret possible dans mon observation de son entrejambe.

— Tu cours ?

— Oui. Ça me fait du bien, confirme-t-il. Ça me vide l'esprit. En plus, en forêt, c'est super agréable.

— Tu t'es levé à quelle heure ? Je ne t'ai pas entendu.

—   5 heures.

— Oh putain, faut en vouloir !

Il rit et retire son tee-shirt qu'il laisse tomber au sol avant de fouiller dans son sac. Bon sang ! Christophe Fabert torse nu devant moi ! Un torse à la musculature discrète, mais bien dessiné. Et comme je l'avais imaginé, ses pectoraux arborent une toison poivre sel tout à fait excitante. Ses tétons. Marron. Son nombril. Profond. Oh mon Dieu ! Ma séance sous la douche n'aura servi à rien. Tout est à refaire ! Je m'entends lâcher un gémissement peu discret. Pendant qu'il relève la tête pour m'interroger du regard, je fais deux pas puis me penche et attrape mon pied. Lorsque ses yeux se posent sur moi, je grimace et prétexte :

Et au commencement, il y avait toi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant