(TW : Mention de suicide, de sang etc... Lisez avertis...)
- "Hey toi ! Oui toi le vieux là-bas, assis. Viens avec moi." asséna brutalement un romain en armure qui venait de se poster devant la cellule des conteurs. Perdix releva la tête pour fixer ses yeux fatigués dans ceux sombres et menaçants du garde.
- "Dépêche-toi, je n'ai pas tout la journée, et le caporal non plus !"
Le caporal ? Qu'est-ce que le caporal pouvait bien lui vouloir quelques heures seulement après leur emprisonnement ? se demanda Perdix en se levant docilement.
Il suivit le romain dans un dédale de couloir qui les menèrent à une salle richement décorée dans laquelle un homme, dans une armure plus clinquante que d'une réelle utilité protectrice, semblait s'arracher les cheveux devant un plateau où il bougeait de petites pièces en bois, puis les replaçaient avant de les re bouger...
- "Ave monsieur !" s'exclama le soldat en se mettant au garde-à-vous.
- "Ah tu es revenue. Et tu m'as apporté l'inventeur, parfait, tu peux disposer."
L'homme s'inclina et sortit docilement de la pièce.
Le caporal, car c'était visiblement lui, se dirigea vers son siège et s'y assit en grognant.
- "Alors comme ça, tu es l'inventeur de cette arme qui a envoyé deux de mes hommes chez les soigneurs ? Tu m'intrigues vieil homme.. Quel âge as-tu d'ailleurs ?"
- "J'ai arrêté de compter il y a bien longtemps..."
Le caporal s'esclaffa d'un rire gras et bruyant.
- "Tu me plais vieillard ! Alors dis-moi maintenant, quel est ton prix ?" enchaîna-t-il en posant son coude sur son genou et reposant sa tête sur sa main, plongeant son regard perçant dans les yeux de son interlocuteur.
- "Mon prix ?"
- "Je pourrais te le faire faire sous la menace mais tu risquerais de me programmer un coup fourré dès que tu serais libre. Je connais les hommes de ton genre, rusés comme des renards... Alors, que veux-tu ? De l'argent, un titre, la liberté ? Dis, vieillard, et ce sera tien !"
- "Mais que voulez vous que je fasse ?" interrogea Perdix, perdu.
- "Eh bien ! Je te pensais plus intelligent vieux fou ! Un autre de tes engins maléfiques bien sûr ! Alors, énonce moi ce prix qu'on en finisse"
Après quelques instants de réflexion, pesant le pour et le contre, il répondit :
- "Très bien, mon prix est simple : la libération immédiate de mes compagnons, et la promesse que quoi qu'il se passe, ils seront en sécurité..."
- "Ah... Ma curiosité me perdra vieux fou, très bien, tu auras ce que tu voudras..."
- "Attendez. Jurez-le. Jurez-le sur le Styx." (NDA : Le Styx est une rivière qui traverse les Enfers. Si on jure sur son nom, la promesse est inviolable, sauf si on veut se retrouver face à des conséquences pires encore que ce que l'on peut imaginer...)
- "Pardon ? Enfin... Si ça peut te rassurer... Je jure sur le Styx que je vais libérer tes compagnons et ne pas les inculper pour quoi qu'il puisse se passer. Heureux ?" sans attendre de réponses, il enchaîna, plus fort. "Hey, toi, derrière la porte ? Tu as tout entendu pas vrai ? Alors va, et fais selon ses dires !"
Le soldat se mit au garde-à-vous et s'enfuit obéir aux ordres de son supérieur.
- "Bien, maintenant que cela est reglé, que te faut-il pour commencer ?"
. . .
Au bout de quelques semaines de travail, Perdix parvint à concevoir un deuxième ordynatheur, plus puissant et avec plus de fonctionnalités encore que le premier. Du moins ce fut ce qu'il promit au caporal, impatient de découvrir comment utiliser son nouveau jouet.
Il ne restait plus qu'une dernière étape : vérifier le système de sécurité.
Dans ce but, l'inventeur demanda à être placé seul dans une pièce, pour, au cas où ou un dysfonctionnement arrivait, que seul lui soit blessé.
Plusieurs débats eurent lieu, car le caporal ne voulait pas perdre son tout nouvel inventeur de génie. Mais Perdix finit par obtenir le dernier mot et fut enfermé dans une pièce sans autre issue qu'une porte gardée.
Le vieil homme s'assit sur le sol, au centre de la pièce, tapota quelques mots sur sa machine, puis se tourna vers la minuscule fenêtre qui était la seule source de lumière de la pièce.
Il contempla un instant le fin rayon de lumière qui en sortait puis :
- "Alors ça y est... Vous allez enfin me laisser mourir ? Ai-je enfin fini de vous payer ma dette pour cette vie que j'ai prise ? Athéna, déesse dont le sang doré coule dans mes veines, veux-tu bien enfin me pardonner ? M'autoriser à partir, lever ta malédiction ? Ces gens que j'ai sauvés, ces inventions que j'ai utilisées pour aider sont-elles un accomplissement assez grands pour laver mes mains de ce sang dont elles sont tâchées ? Ô vous, mes dieux qui m'ont maudis, laissez moi enfin rejoindre mon fils... Je suis fatigué de cette vie, fatigué de voir mourir ceux que j'aime sans pouvoir les suivre..."
Au cours de son monologue, le vieil homme avait sorti de son ordynatheur une sorte d'objet pointu à l'utilisation indéterminée.
- "C'est maintenant... Maintenant que je viens te rejoindre Icare... J'espère que tu n'as pas trop attendu mon fils... Pardonne-moi Perdix..."
Et sans plus attendre, il se planta sa pointe dans le cœur.
Il ne mourut pas sur le coup, mais petit à petit, sous la lumière diffuse que propageait la petite fenêtre, la lumière de la vie quitta progressivement ses yeux à mesure que son sang quittait ses veines et se déversait sur le sol, tandis qu'un sourire se dessinait sur son visage...
Il remercia une dernière fois les dieux de le laisser rejoindre les Enfers, et Thanatos, ange noir de la mort récupéra son âme pour la mener vers les profondeurs du sol...
Ce fut au bout d'une heure que les romains se décidèrent à ouvrir la porte, car l'inventeur prenait bien trop de temps.
À l'intérieur, il ne trouvèrent que le cadavre de l'inventeur où une simple ligne était affichée :
"Dites leur que Dédale à trouvé sa paix."
Fin
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Tales Of The Future Past
Fiksi SejarahGrêce, 140 avant J.-C, en pleine occupation romaine, un petit groupe de personnes dans la force de l'âge créent une assemblée discrète pour transmettre aux générations suivantes le secret de leurs croyances. Pourtant, un jour, ils découvrent un de l...